1981. Jean-Pierre Marielle dans « Coup de Torchon » de Bertrand Tavernier, avec Gérard Hernandez et Philippe Noiret (DR)
Jean-Pierre Marielle nous quittés. Acteur charismatique d’une belle voix caverneuse, il élevait les films de second plan auxquels il participait (Séria, Blier, Audiard, Berri…). Dans ses films majeurs, Bertrand Tavernier lui a offert des rôles magnifiques comme le tragique Marquis de Pontcallec – noble breton aussi idéaliste qu’illuminé – dans « Que la fête commence » (1975), et surtout un double-rôle de colon grinçant dans « Coup de torchon » (1981). Il fut également remarquable en Sainte-Colombe dans « Tous les matins du monde » d’Alain Corneau (1991), en humaniste défenseur de la cause des esclaves dans « La controverse de Valladolid » (1992), ou encore en acteur exubérant dans « Les grands ducs » de Patrice Leconte (1996).
Ci-dessous, quelques photographies :
1954. Jean-Pierre Marielle, Françoise Fabian, Jean-Paul Belmondo, Pierre Vernier et Pierre Hatet au concours du Conservatoire (photo Boris Lipnitzkzi)
1991. Jean-Pierre Marielle, dans « Tous les matins du monde » (photo DR)
1992. Jean-Pierre Marielle, avec Jean-Louis Trintignant, Jean Carmet et le réalisateur Jean-Daniel Verhaeghe, dans « La controverse de Valladolid » (Photo Getty)
1996. Jean-Pierre Marielle, entouré de Jean Rochefort et Philippe Noiret dans « Les grands ducs » (photo DR)
En 2010, la toute nouvelle revue Schnock lui avait consacrée sa Une, utilisant l’image de ses rôles des années 1970.
Jean-Pierre Marielle avait une voix grave et gouailleuse remarquable. Michel Leeb l’avait formidablement imité en 1982 sur le plateau du journal télévisé d’Antenne 2, en présence de l’acteur impressionné, aussi surpris qu’amusé. La vidéo est accessible ici sur le site de l’INA.
Michel Leeb l’avait également imité dans un poème imaginaire facétieux « Je t’aime… » :
J’avais croisé fortuitement Jean-Pierre Marielle au bois de Boulogne, un chaud matin d’été 2000. Arrivant ensemble suant à une fontaine, moi après quelques kilomètres de footing, lui quelques kilomètres de vélo, stature imposante vêtu de noir vélo à la main, j’étais honoré de lui laisser se rafraichir en premier, mais il déclina de sa voix grave inoubliable d’un « Non, non, après vous… » sympathique. Avec son abord simple et chaleureux, j’avais l’impression magique d’être dans un de ses films.
Pour aller plus loin :
– Jean-Pierre Marielle, sur Wikipedia
– « Hommage à Jean-Pierre Marielle, le dernier grand duc » (CineComédies, 2019) : bel article avec brèves interviews vidéo.
– Jean-Pierre Marielle: « J’adore ça, jouer les cons » (Le Figaro, 2010) : une interview touchante
– « Jean-Pierre Marielle, mort d’un joueur » (Le Monde, 2019)
– « Jean-Pierre Marielle est mort… Un moment d’égarement sans doute » (France Inter, 2019)
– « Les grands ducs au Paradis » par François Morel (France Inter, 2019)