Livre « Le dernier amour d’Attila Kiss » de Julia Kerninon

« Attila Kiss, cinquantenaire hongrois en bout de course, tombe amoureux d’une jeune Viennoise riche et cultivée. Tout les sépare : la classe sociale, l’Histoire de l’Empire austro-hongrois, l’ancien mur entre l’Est et l’Ouest. »

J’ai été intriguée et me suis laissée entrainer par l’ histoire d’amour, écrite sans fioritures, de ces deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, et le fait que le héros ne puisse s’empêcher de faire porter à l’être aimé le poids de sa nationalité, sa condition sociale et de l’histoire.

par Nathalie

Livre « J’ai couru vers le Nil » de Alaa El Aswany

Je recommande très vivement le passionnant et édifiant nouveau livre de Alaa El Aswany « J’ai couru vers le Nil » , dont j’avais beaucoup apprécié « l’immeuble Yacoubian ». Ce nouveau livre évoque la révolution égyptienne de 2011 vue par plusieurs protagonistes de tous bords, traduisant l’idéalisme de jeunes prêts à tout sacrifier mais aussi le cynisme glaçant des pouvoirs militaires, religieux et médiatiques pour détruire le mouvement et ses participants. En plus de ses qualités littéraires qui font qu’on ne veut plus lâcher le livre une fois commencé, je ne peux qu’être admirative du courage de l’auteur :  son livre est censuré en Egypte et il est poursuivi par le Tribunal Militaire depuis le 14 mars. Il vit aujourd’hui à New York et a saisi le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection de la liberté d’expression de l’ONU.

Nathalie

Livre « Tous, sauf moi » de Francesca Melandri, 2019

« Attilio Profeti, quatre-vingt-treize ans, est officiellement père de trois fils, et d’une fille, Ilaria, qui découvre un matin sur son pallier un jeune éthiopien se disant être son neveu, et le petit-fils d’Attilio. » 

Je conseille très chaudement « Tous, sauf moi » de Francesca Mélandri, roman magistral un peu exigeant mais à l’écriture d’une grande finesse, qui évoque, autour des révélations progressives sur le passé d’un personnage trouble, père de l’héroïne, l’Italie mussolinienne, la colonisation  en Éthiopie, les magouilles berlusconniennes et l’histoire récente avec les migrants. J’ai adoré et me réjouis à la perspective de lire les 2 précédents livres de cette auteure.

par Nathalie

Expo « Jacqueline Duhême, une vie en couleurs » à la Bibliothèque Forney

L’imagière Jacqueline Duhème est un personnage haut en couleurs, que j’ai découverte dans l’émission « A voix nue » de France Culture il y a quelques années*. Sa vie étonnante et sa gouaille inimitable m’avaient fait me ruer à La Belle Lurette, ma librairie préférée, pour acheter puis dévorer « Une vie en crobards », son autobiographie illustrée -à lire absolument- ! Je rêvais d’une exposition qui lui rende hommage, la bibliothèque Forney, située au 1 rue du Figuier dans le 4e arrondissement de Paris, l’a fait. Vous y découvrirez tout son univers : illustrations de textes d’écrivains et poètes, reportages dessinés (visite des Kennedy en France, voyage de De Gaulle en Amérique latine…), cartons de tapisserie, .. plein de vie, de fantaisie, de malice et de poésie. C’est jusqu’au 13 juillet, du mardi au samedi de 13h à 19h, entrée gratuite !

*A podcaster sur France Culture en 5 émissions :
1) Les fesses des anges (29mn)
2) Petite main chez Matisse (29 mn)
3) Une vie en crobards (29 mn)
4) L’oiseau philosophie (29 mn)
5) Tistou les pouces verts (29mn)

Nathalie

Exposition « Mobile/Immobile » aux Archives nationales jusqu’au 29 avril 2019

Une passionnante exposition proposée par le Forum Vies Mobiles (une association émanant de la SNCF) qui marie l’art -superbes photos, BD, installations vidéos, objets…- et la recherche pour nous faire réfléchir sur les transformation passées, présentes et à venir de nos sociétés et modes de vie à travers le prisme de la mobilité : comment elle s’est développée depuis le XIXe siècle, qui la choisit, qui la subit, les actions développées pour la contrôler, et les conséquences de nos choix pour demain, notamment sur l’environnement.

Nathalie

« Le Misanthrope » mis en scène par Peter Stein avec Lambert Wilson

Lambert Wilson est un Misanthrope  que je n’oublierai pas, tour à tour austère, moralisateur, fougueux et souffrant de ses contradictions. J’ai savouré le texte de Molière qui dénonce avec beaucoup de modernité  l’hypocrisie d’une société de cour, mais aussi l’orgueil et la vanité de vouloir la refuser en bloc. Les comédiens qui entourent Lambert Wilson sont bien sûr un peu éclipsés mais je les ai tous trouvés très justes.  Je ne connaissais pas Peter Stein et me méfiais d’une trop grande mise en avant d’un metteur en scène célèbre,  mais au contraire, dans un décor sobre et des costumes élégants, il s’est entièrement mis au service du texte et du jeu d’acteurs. Intense !

Nathalie

« Brexit Romance » de Clémentine Beauvais

Ce roman d’ado, salué également par la presse adulte, a été offert à ma fille de 13 ans pour Noël. Elle l’a dévoré comme jamais, c’est devenu son livre préféré. Cela m’a donné envie de le lire ! L’histoire : une jeune fille extravertie  ne se résignant pas au Brexit monte une start up officieuse pour faire des mariages blancs entre jeunes britanniques voulant conserver un passeport européen -et toutes les perspectives d’ouverture et de rencontre qu’il procure- et jeunes européens voulant tenter leur chance quelques années à Londres. Evidemment les sentiments s’en mèlent et cela crée des situations détonnantes et improbables au sein de son entourage hétéroclite, sur fond d’utilisation intensive des réseaux sociaux. Bien sympa à lire, dans un style très « 2.0 » !

Nathalie

« Green Book », un film de Peter Farrelly, 2018

Dans les années 1960 aux États-Unis, un pianiste virtuose noir de la Côte Est recrute un américain d’origine italienne un peu bas de plafond et plein de préjugés : il lui servira de chauffeur et de garde du corps lors de sa tournée dans de prestigieuses salles de concerts ou chez de riches particuliers du Sud profond des Etats-Unis, où se pratique encore une ségrégation ancestrale. Les deux hommes vont être confrontés à différents épisodes humiliants et révoltants qui vont les rapprocher. J’ai apprécié ce film, inspiré d’une histoire vraie, qui montre la ségrégation au quotidien, et est servi par deux excellents acteurs, même si certaines scènes et ambiances musicales sont un peu trop démonstratives à mon goût.

 

Nathalie

« Vers la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi

Ce livre de 2010 va plus loin que les récits et interviews de Pierre Rabhi que j’avais pu voir et entendre jusqu’ici et m’a donné à réfléchir sur moi-même et la société dans laquelle nous vivons. Avec beaucoup de douceur et de poésie dans la formulation, et en partant de ses propres expérience et sensibilité, il se livre à une critique implacable du système capitaliste et consumériste dans lequel nous vivons, dont il dénonce la toute-puissance de la finance « hors sol » et les ressorts de la création d’envies artificielles qui nous emmènent à notre perte. Il évoque l’importance d’une éducation connectée à la nature et non basée sur la compétition, car comme il le dit il ne suffit pas  de se demander « quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? »;  mais aussi « quels enfants laisserons-nous à notre planète? ».

 

Nathalie

« Jacob, Jacob » de Valérie Zenatti

Un livre plein de sensibilité, de délicatesse et d’énergie retraçant la vie d’un jeune homme rêveur et musicien au sein de sa famille juive très modeste vivant à Constantine en Algérie, enrôlé à l’armée en 1944 pour le débarquement de Provence, et dont cette guerre lointaine va modifier à jamais le destin.
Ce livre paru en 2014 a reçu notamment le prix du livre Inter 2015.

 

Nathalie

« Les cahiers d’Esther, Histoire de mes 11 ans » de Riad Sattouf

On reconnait bien le style de l’auteur de « l’arabe du futur », qui chronique la vie quotidienne d’une pré-adolescente de 11 ans à Paris de nos jours. C’est la fille d’amis à lui, qui lui raconte les copains, la famille, les disputes et réconciliations, les grandes et petites questions qu’elle se pose sur la société et sur sa vie… Ambiance un peu plus trash que celle que nous fait percevoir notre propre fille de 11 ans dans son école publique, qui a néanmoins bien apprécié le livre.

Nathalie