Graeme Allwright, « Le jour de clarté », 1968
Graeme Allwright nous a quittés. Artiste humble et sincère, passeur de la culture folk américaine, il appréciait tout autant créer ses propres chansons (« Garde le souvenir », « Viendras-tu avec moi ») qu’interpréter celles des autres comme Leonard Cohen (« Suzanne », « L’étranger ») ou encore Jackson Franck (« Je perds ou bien je gagne »). Son album « Le jour de clarté » m’a subjugué enfant dès la première écoute et me touche toujours autant. Un chant et des arrangements magnifiques de pureté : derrière une voix douce accompagnée d’une seule guitare et contrebasse, apparait un orgue mélancolique dans « L’étranger », une sorte de hautbois baroque sur « Garde le souvenir », ou juste la simplicité de deux guitares dans « Suzanne ».
Un beau et bref hommage de Bertrand Dicale, journaliste musical : « Graeme Allwright. Tristesse. Leonard Cohen lui donnait ses chansons à traduire en français ; il a traduit Brassens en anglais. Il a donné des hymnes aux gauchistes, aux scouts, aux pochtrons, aux punks à chien, aux centristes de gauche… Un bienfaiteur de l’humanité. Un vrai. »
Je recommande la lecture de la page de Papyblues, une belle et émouvante biographie, enrichie de photographies et extraits de ses chansons. Je partage pleinement son texte.
À écouter : sa longue interview « Graeme Allwright, le passeur » (France Culture, 2015, 2h30) : 1) Il faut que je m’en aille – 2) Le trimardeur – 3) L’étranger – 4) Le jour de clarté – 5) De passage
À voir : « Qui a tué Davy Moore ? » (enregistrement public, 1966, une très bonne adaptation d’une chanson de Bob Dylan à propos du décès du boxeur Davy Moore). Je ne retrouve pas totalement Graeme Allwright dans cet enregistrement, mais c’est le plus fidèle de ceux que j’ai pu trouver sur Internet.
Gardons le souvenir de Graeme Allwright.