Pierre Larrouturou, Alain Juppé, Laurent Fabius (Photo Godefroy Troude)
Beaucoup de personnalités hier soir dans le grand amphithéâtre de Jussieu pour un Grand débat visant à appuyer la montée en puissance du Pacte Finance Climat de Jean Jouzel et Pierre Larrouturou : discours de Laurent Fabius, Alain Juppé, Nicolas Hulot et Albert de Monaco (tous deux en vidéo), Pascal Lamy, Delphine Batho, Matthieu Orphelin, ainsi que de nombreux anciens ministres ou haut fonctionnaires européens.
Contenu de cet article :
1) Le Pacte Finance-Climat.
2) Un pacte majoritairement soutenu par les français.
3) Vidéos : introduction et retransmission intégrale.
4) Revue de Presse.
5) Quelques retranscriptions.
6) Photo des principaux intervenants.
1) Le Pacte Finance-Climat.
Le Pacte Finance-Climat lancé fin 2017 par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou est un « Plan Marshall » à adopter pour permettre aux dirigeants européens de tenir les objectifs qu’ils ont signé lors de la COP21. Il vise à financer la transition énergétique sur la base des recommandations de la Cour des comptes européenne (il prolonge et concrétise un premier appel de Michel Rocard, Stéphane Hessel et Pierre Larrouturou en 2012). L’Europe dispose des moyens financiers nécessaires : elle l’a prouvé avec son aide massive apportée aux banques lors de la crise financière de 2008. Un tel traité sur le climat serait également moteur pour relancer une Europe en perte de vision.
2) Un pacte majoritairement soutenu par les français.
Selon un récent sondage IFOP, 72% des personnes interrogées soutiennent le Pacte Finance Climat.
3) Vidéos
– FranceTV : BRUT – Le Pacte Finance-Climat, un projet européen qui place la finance au service de l’environnement (durée 3mn)
Ci-dessous, index de la retransmission intégrale, avec lien d’accès direct dans la vidéo (les intervenants en caractères gras sont ceux dont la déclaration est retranscrite en partie 4) :
– 0h00 Jean Chambaz, président de Sorbonne Université.
– 0h10 Bruno Lechevin, ex-directeur de l’ADEME.
– 0h15 Jean Jouzel, ex-directeur du GIEC et co-prix Nobel de la Paix, co-initiateur du Pacte Finance-Climat.
– 0h17 Hervé Le Treut, Climatologue.
– 0h20 Robert Vautard, Climatologue.
– 0h40 Elisabeth Laville, fondatrice d’Utopies.
– 0h56 Eric Scotto, président d’Akuo Energy.
– 1h02 Nicolas Pereira, fondateur de Solylend.
– 1h18 Greg Rung, cabinet Olivier Wyman.
– 2h08 Denis MacShane, ancien ministre britannique des affaires étrangères et européennes. Détails sur le Brexit avec beaucoup d’humour.
– 3h30 Chanson de Madeleina Key.
L’ensemble de l’assistance a observé une minute de silence à 19h00 pour se joindre en pensées au rassemblement contre l’antisémitisme ayant lieu au même moment place de la République.
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4) Quelques retranscriptions :
Extrait de l’intervention de Laurent Fabius :
« […] J’ai eu l’honneur et le bonheur de négocier puis de présider la COP21 et l’Accord de Paris. J’irai droit au but : malgré certains efforts notables, l’insuffisance globale des actions menées contre le dérèglement climatique constitue probablement la faute la plus grave des dirigeants de notre temps. Désormais personne en effet ne peux ignorer, en raison des travaux scientifiques et de l’observation des faits, le caractère dramatique du réchauffement climatique, ses conséquences prévisibles et les actions nécessaires pour y remédier. Or ces actions ne sont pas suffisamment menées. Par qui ? Par l’ensemble des acteurs étatiques et non étatiques, privés, et d’abord par les dirigeants politiques car c’est à eux que revient la première responsabilité de leur pays et de notre planète. C’est donc à bon droit qu’il leur est très fortement demandé d’agir, en particulier par les jeunes, en respectant à la lettre l’esprit de [l’accord de] Paris, avec une exigence triple : agir plus, agir plus vite, et agir ensemble. Dans ce contexte, le pacte qui nous est proposé, 1000 milliards pour le climat, a le mérite de couvrir tout le triangle de l’action. […]
– Le premier côté du triangle concerne la totalité du champ des actions à mener […] : transport logement agriculture énergie, etc.
– Le deuxième côté du triangle couvre les finances. […] En 2017 la Cour Européenne avait chiffré l’investissement nécessaire à 1000 milliards d’Euros pour atteindre les objectifs d’atténuation en 2030. On retrouve ces 1000 milliards.
– Le troisième côté du triangle c’est l’Europe en co-construction avec l’Afrique. D’ici 30 ans le dérèglement climatique pourrait diviser par deux les récoltes sur le contient africain alors que la population africaine, elle, sera multipliée par deux. L’Europe doit donc se mobiliser, assumer son co-leadership en relation avec les pays africains qui ne portent quasiment aucune responsabilité dans les émissions de CO2 alors qu’ils sont et seront parmi les principales victimes.
Au fond, de même que nos anciens, après la seconde guerre mondiale, décidèrent de mettre en commun le charbon et l’acier – précisément parce qu’ils avaient été les deux instruments tragiques de ce conflit – réussissant à la fois à faire reculer la guerre et progresser l’Europe, de même aujourd’hui il s’agit de mettre en commun nos actions pour l’environnement, renforçant à la fois la lutte contre le réchauffement climatique, la construction européenne et le développement de l’Afrique. A cet égard, je peux témoigner que l’accord de Paris n’aurait jamais pu être conclu si l’Europe et l’Afrique ne s’étaient pas mobilisés ensemble, l’Europe assumant au côté de la Chine et des États-Unis, le leadership de l’action.
Il y a 17 ans – et je terminerai ainsi – on se souvient que Jacques Chirac déclarait « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Depuis, paradoxalement, la situation est à la fois mieux connue et plus grave, alourdissant encore la responsabilité de ceux qui selon les mots conjoints du philosophe Edgar Morin et du secrétaire général des États-Unis Gutterez « se comporte en somnambule ». Désormais nous devons dire « Notre maison brûle, et l’incendie gagne encore. Nous ne regardons plus ailleurs, mais nous n’agissons ni assez rapidement ni assez fortement ». C’est cela que tous, ici, avec le Pacte, nous voulons changer ».
Consulter la vidéo ici sur YouTube.
Extrait de l’intervention de Nicolas Hulot :
« [Je remercie] Jean Jouzel et Pierre Larrouturou pour leur obstination [à] faire en sorte qu’on sorte un peu des sentiers battus, qu’on casse les codes, les standards, les conventions, et qu’on voie les choses en grand. Mandela nous disait que nous réduire ne rend pas service au Monde. Et bien moi je voudrais paraphraser – et pardon de cette prétention – Mandela, pour dire que de faire les choses en petit ne rendra pas service à la lutte contre le changement climatique. Il faut que les mots aient un sens, et si nous considérons comme la science nous le rappelle chaque jour que ce sont les conditions d’existence de l’Humanité qui sont en péril, alors il faut changer d’échelle. Et il faut surtout oser, tenter de faire des choses inédites parce que la situation est totalement radicale, disruptive, et inédite. Je ne suis pas forcément le mieux placé pour valider point par point ce que proposent les économistes comme Pierre Larrouturou, mais je sais simplement qu’on ne s’est pas posés d’états d’âme en 2008 pour sortir des sentiers battus et casser l’orthodoxie économique et financière. Tout cet argent qu’on ne mettra plus dans l’importation d’énergies fossiles et dans la dépense énergétique, on pourra l’injecter dans l’espace intra-européen, pour le social, pour investir pour l’avenir. Et on fera en sorte que le futur soit ce que nous décidons et non pas ce qu’il décide à notre place ».
Consulter la vidéo ici sur YouTube.
Extrait de l’intervention de Elisabeth Ayrault :
« Patronne d’entreprise [ayant] la chance de gérer le fleuve Rhône et de produire des énergies renouvelables à partir du vent et du soleil, le changement climatique, je le vois tous les jours. […] Nous avons un fleuve qui change de nature. […] Le glacier qui est à l’origine de ce fleuve est en train de fondre […] Il aura disparu en 2050, ou en 2100 si on arrive à ralentir [sa fonte]. Il y a 2 ans il y avait 30% d’eau en-moins dans le Rhône. […] Le changement climatique n’est pas qu’en Afrique, il est aussi chez nous. […] Jean François Carencau a dit [à propos de faire la transition énergétique] que si nous ne le faisons pas, ils [les jeunes] le feront ». Je pense que c’est plus grave que ça : si nous ne le faisons pas, ils ne pourront plus le faire, ça sera trop tard ! ».
Consulter la vidéo ici sur YouTube.
Extrait de l’intervention de Bruno Parmentier :
« En Afrique la population va doubler, et il faut absolument tripler la production agricole dans les 30 ans en Afrique. [Or c’est sur cette période] que les conséquences du réchauffement climatique vont être les plus dramatiques. C’est là que vont se cumuler les inondations, les sécheresses, les maladies, les épidémies et les ouragans. C’est un défi absolument gigantesque qui nous concerne en premier chef : on traverse la forêt de Fontainebleau et on y est ! Est-ce qu’on se fait à l’idée que le continent le plus proche de nous va avoir 300, puis 400 puis 500 puis 600 millions de gens qui ont faim, à une époque où il y a une grande loi de l’humanité, c’est que même les crève-la-faim peuvent se payer une Kalachnikov. C’est de notre intérêt que les Africains puisse manger la nourriture africaine… »
Consulter la vidéo ici sur YouTube.
Extrait de l’intervention de Gaëlle Perrault :
Consulter la vidéo ici sur YouTube.
Retranscriptions : Godefroy Troude.
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5) Revue de presse
– La Dépêche : La création d’une banque européenne pour le climat soutenue par 600 personnalités de 12 pays différents
– Le Monde : Un pacte financier pour sauver le climat séduit d’Alain Juppé à Podemos
– Les échos : L’appel de 600 personnalités pour un pacte européen de la finance verte
– La Croix : Le Pacte finance climat, une initiative pour financer la transition écologique et Vers la création d’une Banque européenne pour le climat
– Midi-Libre : L’idée du « Pacte finance-climat » monte en puissance
– France TV : Juppé, Borloo, Fabius et Hamon réunis à Paris pour défendre le climat
– Paris-Match : Le pacte pour le climat présenté au Pape
– 09/10/2018 : Jean Jouzel et Pierre Larrouturou reçus à l’Assemblée Nationale
– 31/10/2018 : Pour le Pacte Finance-Climat européen
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6) Photos des principaux intervenants.
Laurent Fabius (photo Godefroy Troude)
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Jean Jouzel – ex-directeur GIEC – Hervé Le Treut et Robert Vautard – Directeurs Institut Laplace – avec Audrey Pulvar (photo Godefroy Troude)
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Pierre Larrouturou (photo Godefroy Troude)
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Pierre Larrouturou (photo Godefroy Troude)
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Olivier de Schutter – Professeur de droit international (photo Godefroy Troude)
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Olivier de Schutter – Professeur de droit international (photo Godefroy Troude)
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Bruno Lechevin – Pacte finance Climat, ex-Ademe (photo Godefroy Troude)
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Pascal Lamy – Président institut Jacques Delors, ex-directeur OMC (photo Godefroy Troude)
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Karl Falkenberg – Ancien directeur général environnement de la Commission européenne (photo Godefroy Troude)
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Denis MacShane, ancien ministre britannique des affaires étrangères et européennes (photo Godefroy Troude)
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Denis MacShane, ancien ministre britannique des affaires étrangères et européennes (photo Godefroy Troude)
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Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’Ademe (photo Godefroy Troude)
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Delphine Batho et Matthieu Orphelin, députés (photo Godefroy Troude)
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Yves Contassot, Président de l’Agence Parisienne du Climat (photo Godefroy Troude)
Photos, indexation et retranscriptions : Godefroy Troude.