Décès de Daniel Cordier, résistant et secrétaire de Jean Moulin

Daniel Cordier vers 1945 et vers 2010 (montage et photos X)

Daniel Cordier, résistant de la seconde guerre mondiale, est décédé à l’âge de 100 ans. Le 17 juin 1940, révolté par l’annonce de l’armistice du Maréchal Pétain, il milite le jour même pour la Résistance et quitte la France quatre jours plus tard avec 16 camarades, finissant par rejoindre De Gaulle en Angleterre. Engagé dans les services secrets, il deviendra secrétaire personnel de Jean Moulin pendant onze mois en 1942-1943. Après la guerre il devient peintre et marchand d’Art. Ces dernières décennies il se révèlera un historien précieux de la résistance par la rigueur de ses témoignages au cœur du Conseil National de la Résistance et son travail méticuleux de recherche.

Quelques déclarations

En 1989, sur le plateau d’Apostrophes, 3 novembre :
– Bernard Pivot : « Comment se fait-il après la polémique qui s’est déclenchée après la publication de votre livre [L’inconnu du Panthéon], que l’on voit certains chefs historiques de la Résistance dire « Daniel Cordier je n’en ai jamais entendu parler » alors que vous êtes Compagnon de la libération. Comment expliquer cela ? »
– Daniel Cordier (discret, mais direct) : « Peut-être parce que depuis la libération je n’ai pas fait une carrière mondaine sur les cadavres de mes camarades. Je pense que c’est probablement l’essentiel de l’explication. Et en dehors de cela, je pense que ce sont essentiellement des arguments de la polémique. »

En 2017, lors du second tour de l’élection présidentielle, il intervient pour la première fois dans le débat public pour appuyer la candidature d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen : « Quand j’imagine Marine Le Pen représenter la France, quand je réalise le risque qu’elle soit élue, je trouve cela monstrueux. Le Pen, je dis non. Le Pen, dans la vie politique française, représente la négation de tout ce pourquoi nous nous sommes battus. Le Pen, c’est la France de la réaction, c’est la France de Maurras qui continue. Ce retour est effrayant. La France d’aujourd’hui n’est plus du tout celle de ma jeunesse. La France a oublié ce qu’elle est. C’est peut-être une des rares élections mais pour moi c’est vraiment la première et la seule où je pense que dimanche prochain il faut aller voter, et voter pour Macron. C’est l’homme dont je pense qu’il peut nous sauver d’un désastre qui serait infâme. » (source EM)

À écouter

« Les vies de Daniel Cordier » (France Culture — 2013 — 5 x 25 mn)
« Daniel Cordier, un entretien pour mémoire » (France Inter, François Busnel  — 2011 — 104 mn)

À voir

À l’occasion de son livre « L’inconnu du Panthéon » (Apostrophes — 1989 — 33 mn)
« Alias Caracalla, au cœur de la Résistance » (téléfilm — 2013 — 180 mn)
« La Résistance, c’est un film au ralenti » (Arrêt sur images — 2009 — 68 mn)

À lire en ligne

Daniel Cordier (Wikipédia)
Entretien à propos du téléfilm Alias Caracalla (France TV, 2013)
Entretien : «  Il faut être optimiste  » (Le Monde, 2018)
À propos des témoins de l’Histoire : « 14-18, Shoah, 13 Novembre… : comment les témoins ont fait évoluer le travail des historiens » (Télérama, 2020)

À lire

Daniel Cordier publie ainsi un grand nombre d’ouvrages, dont plusieurs milliers de pages consacrées à Jean Moulin.
– 1983 : Jean Moulin et le Conseil national de la Résistance, Paris,  éd. CNRS.
– 1989-1993 : Jean Moulin. L’Inconnu du Panthéon, 3 vol. , Paris,  éd. Jean-Claude Lattès. De la naissance de Jean Moulin à 1941.
– 1999 : Jean Moulin. La République des catacombes, Paris,  éd. Gallimard. Récapitulation du précédent ; action de Jean Moulin de 1941 à sa mort ; postérité de son action et de sa mémoire.

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