Deux jours après la Marche pour le climat, voici un petit bilan médiatique avec des retours ponctuellement très positifs sur l’évènement, France 2 indiquant même « du jamais vu en matière de défense de l’environnement » :
1) Télévision (France 2, France 3, France24, BFMTV),
2) Radio (France Inter, RTL, Europe 1, France culture),
3) Presse (Le Monde, Libération, Le Figaro, Le Parisien, Le Nouvel Obs),
4) Twitter (copie de deux publications),
5) Annexe : interview de Maxime Lelong.
1) Télévision :
France 2, JT 20h00 (8 septembre 2018). Durée : 8% du journal.
Le réchauffement climatique fait la « Une » du 20 heures (durée journal 39mn47, durée sujet 4mn50, de 01mn22 à 06mn12) : Urgence climat, appel de 700 scientifiques sur l’urgence climatique + manifestation dans le monde et à Paris. « [La manifestation de Paris, c’est] du jamais vu en matière de défense de l’environnement » (03mn40). Nicolas Hulot apporte son soutien à la manifestation par un Tweet.
France 2, JT 19/20 (8 septembre 2018). Durée: 9% du journal.
Le réchauffement climatique fait également la « Une » du journal (durée journal 24mn52, durée sujet 2mn44, de 01mn30 à 04mn14.) « Marcher pour l’avenir de la planète […] des citoyens se sont mobilisés dans plusieurs centaines de villes en France. »
France 24, deux sujets du journal (8 septembre 2018). Durée : 4mn18sec
Vidéo 1 sur Youtube : « Des milliers de citoyens mobilisés à Paris pour la marche pour le climat »
Vidéo 2 sur Youtube : « Le mouvement citoyen pour le climat prend enfin une dimension globale » (Interview Jean-François Julliard, directeur Greenpeace).
BFM TV : Maxime Lelong : Maxime Lelong, qui a lancé la semaine dernière sur Facebook un appel citoyen pour le climat, « ne réalise pas ce qu’il s’est passé«
BFM TV : Benoit Hamon : « Les citoyens doivent compter sur eux-mêmes pour engager la transition écologique ». Une interview de près de 4 minutes qui se noie hélas dans de trop nombreux sujets et n’effleure le sujet du climat que pendant quelques courtes secondes.
2) Radio :
France Inter, journal de 23h00 (8 septembre 2018). Durée : 6% du journal.
Sujet traité en premier (durée journal 15mn12, durée sujet 2mn37, de 01mn15 à 3mn52) : « 150 000 manifestants à travers la France selon l’ONG 350.org : du jamais vu dans l’hexagone en ce qui concerne les revendications écologistes. Il s’agit de la plus grande journée d’action pour le climat dans le pays. A Bordeaux, Marseille, Rennes ou Clermont-Ferrand, ils ont marché, réclamé des politiques efficaces contre le changement climatique, un écho également à la démission de Nicolas Hulot. L’ex-ministre de la transition énergétique regrettait le manque de mobilisation populaire pour l’environnement. A Paris ils étaient 18 500 selon la Police, 50 000 selon les organisateurs… »
RTL soir, le journal de 18h00 (8 septembre 2018). Durée : 7% du journal
Sujet traité en seconde partie (durée journal 18mn17, durée sujet 2mn30, de 3mn30 à 6mn00) : « De Bangkok à San Francisco en passant par Berlin, Stockholm, Paris, partout sur la planète aujourd’hui, on a manifesté le même slogan aux gouvernements : « Bougez-vous, agissez avant qu’il ne soit trop tard pour enrayer le réchauffement climatique. En France, l’appel avait été relayé sur Facebook au lendemain de la démission de Nicolas Hulot. L’initiateur de cette marche, Maxime Lelong, a expliqué qu’il allait avoir un fils dans quelques mois et qu’il ne voulait pas lui laisser, je cite « Une planète en perdition »…«
France Culture, Journal de 18h (8 septembre 2018). Durée : 5% du journal.
Sujet traité en premier (durée journal 9mn57sec, durée sujet 1mn57, de 0mn43 à 2mn40) : « C’est un mouvement spontané, non pas des ONG ou des politiques, mais de la rue. Un peu partout dans le monde, des milliers de citoyens participent à une marche pour le climat. Le constat est le même : la planète va mal, et si nous ne faisons rien, cela va empirer. Objectif : faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils agissent contre le réchauffement climatique. En France le mouvement s’inscrit dans un contexte particulier : la démission de Nicolas Hulot… »
Europe 1, Le grand journal du soir (8 septembre 2018) : Durée 13mn25
Sujet traité en premier (durée totale émission 1h41h50, durée sujet 2mn05, de 02mn10 à 04mn15) : « Plusieurs marches organisées dans toute la France pour alerter sur l’urgence contre le réchauffement climatique » […] Un rassemblement pour changer de pratiques, de comportements […] Un cortège très calme, très familial […] Tweet de Nicolas Hulot, de soutien à ces marcheurs […] »
Puis Journal de 19h00 et sujet traité en premier (durée sujet 1mn14, de 51mn26 à 52mn40) : « De Bangkok à San Francisco, les écologistes du monde entier sont descendus dans la rue aujourd’hui, pour demander aux gouvernements d’agir contre le dérèglement climatique et contre les énergies fossiles. A Paris la marche citoyenne a rassemblé 18 500 personnes selon la police, 50 000 selon l’ONG 350.org, tous avec une même conscience écologique ».
Puis longue interview de Maxime Lelong (durée sujet 10mn06, de 1h04mn45 à 1h14mn51) retranscrite en fin de cette page.
3) Presse :
Le Monde : Mobilisation citoyenne dans toute la France pour le climat.
Libération : Marche pour le climat : des dizaines de milliers de personnes défilent en France.
Le Figaro : Des milliers de personnes réunies à travers la France pour sauver le climat.
Le Parisien : Marche pour le climat à Paris : « Je veux croire qu’il n’est pas trop tard ».
Le Nouvel Obs : Marche pour le climat à Paris : rien n’était comme d’habitude.
4) Twitter :
5) Annexe : à propos de l’organisation de la manifestation
Ci-dessous, l’interview de Maxime Lelong donnée sur Europe 1 le 8 septembre au soir (durée sujet 10mn06, de 1h04mn45 à 1h14mn51) :
– Maxime : Il y avait 33 000 personnes qui avaient confirmé sur Facebook qu’elles viendraient, il y avait 120 000 qui avaient exprimé sur Facebook leur envie de participer. On s’est dit que si on arrivait à faire au moins autant que la dernière marche pour le climat qui a eu lieu à Paris en 2015 en marge de la COP21 (et il y avait 40 000 personnes qui s’étaient déplacées) [ce serait] une réussite. Là on estime qu’il y avait au minimum 50 000 personnes qui ont marché. Quand on est arrivé place de la République, il y avait encore des gens qui partaient de la place de l’Hôtel de Ville.
– Europe 1 : Je ne veux pas vous fâcher mais la police a dit 18 500…
– Maxime : Ca me fait sourire parce que lorsqu’on m’a donné le chiffre de 50 000 on m’a dit « En plus tu peux être prudent [confiant ?] avec ça car c’est l’estimation basse de la préfecture de police »
– Europe 1 : Le plus intéressant c’est l’histoire et le fond : comment est né l’idée de cette marche ?
– Maxime : L’idée de cette marche est venue quand j’ai regardé l’interview de Nicolas Hulot. Je l’ai regardée un peu tard le jour de sa démission, et j’ai vraiment senti un appel chez cet homme qui quittait son poste, car il était au sein d’un gouvernement qui estimait que le climat n’était pas une priorité…
– Europe 1 : Et il estimait également qu’il n’y avait pas de troupe qui marcherait derrière lui dans la rue, et vous vous êtes dit « Moi, faut que j’y aille ! »
– Maxime : C’est ça. Je me suis dit que si le gouvernement estime que le climat n’est pas une priorité, alors de toutes façons avec la personne qui remplacera Nicolas Hulot cela ne changera rien, et donc c’est à nous de descendre dans la rue. Le commandant Cousteau disait « S’il y a une seule raison de descendre dans la rue c’est la défense et la préservation de la nature ».
– Europe 1 : Vous n’êtes pas politique, vous êtes journaliste, comment avez-vous organisé cette marche ?
– Maxime : Oui, je suis journaliste de formation, c’était la première fois que je marchais pour une cause et j’ai lancé cet évènement sur Facebook qui a pris de l’ampleur presque immédiatement, et deux jours plus tard il y avait 3 000 personnes qui confirmaient qu’elles voulaient venir et là les associations ont commencé à me contacter.
– Europe 1 : Et pas qu’un peu, vous avez été soutenu par une trentaine d’associations, Greenpeace, Attac, les amis de la Terre, France Nature Environnement, et vous avez imposé des conditions aux associations qui voulaient défiler avec vous.
– Maxime : Moi, dès le départ je leur ai dit : « C’est une initiative citoyenne. Si ça prend de l’ampleur comme ça c’est justement parce que cela vient d’un citoyen inconnu. Ma seule demande c’est que cette marche ne soit pas phagocytée par une association en particulier, et encore moins récupérée politiquement ». C’est quelque chose que les associations ont complètement entendu et on a organisé ça avec une quinzaine d’associations qui étaient présentes à chaque conférence téléphonique qu’on organisait.
– Europe 1 : Il y avait quelque chose de rare et d’unique. Racontez qui était en tête de cortège ?
– Maxime : Des inconnus, des anonymes. Des people ont contacté les associations pour savoir si elles pouvaient venir et on a dit non [pas en tête de cortège], car c’est un mouvement citoyen. [A ce sujet,] ce qui commence à tourner sur les chaines d’info, c’est que des milliers d’écologistes se sont rassemblés pour marcher pour le climat. C’est faux ! C’est des dizaines de milliers de citoyens. La réaction que j’ai eue quand j’ai entendu la démission de Nicolas Hulot, c’est un instinct de survie qui s’est réveillé. Je me suis dit : on court à la catastrophe et on est tous concernés. Ce n’est pas pour la planète qu’on a marché. La planète va nous survivre, comme elle a survécu aux dinosaures. C’est l’espèce humaine qui est en danger.
– Europe 1 : Des partis politiques ont souhaité se joindre à vous. Qu’en avez-vous fait ?
– Maxime : Les associations dès le départ [m’ont prévenu] que si ça continue à prendre le l’ampleur il y aura forcément des politiques qui vont vouloir appeler à marcher. […] Donc on a fait le choix d’organiser un cortège citoyen qui était le cortège de tête, ensuite un cortège avec les associations et les syndicats, et en fin de marche le cortège des politiques.
– Europe 1 : Alors il y avait « La France Insoumise », « Europe Ecologie/Les Verts », « Génération.s » le mouvement de Benoît Hamon. […] Et vous avez reçu un drôle de coup de fil…
– Maxime : On a reçu un drôle de coup de fil, c’était au tout début, « La République En Marche ! » a demandé si c’était une manifestation anti-Macron. On leur a répondu que non, que c’était une marche pour le climat, et ils n’ont pas donné suite.
– Europe 1 : Est-ce que vous avez invité Nicolas Hulot ?
– Maxime : On ne l’a pas contacté, ni invité…
– Europe 1 : Pourquoi ce choix ?
– Maxime : Parce que c’est les citoyens, l’important. C’est notre avenir à tous. Quand on voit les titres des journaux, les échéances à 2050 à 2010, notre réflexe humain est de se dire « Je serai où moi en 2100 ? ». Dans ce studio il y a de grandes chances qu’on ne soit plus là. Par contre je vais être père en décembre pour la première fois et je me dis que mon fils sera encore vivant en 2100 et qu’il aura des enfants.
– Europe 1 : Nicolas Hulot vous a tweeté pendant la marche […] Est-ce que vous pensez que l’écologie c’est d’abord l’affaire des citoyens ou d’abord l’affaire des Etats ? […]
– Maxime : Les dirigeants politiques sont aussi des citoyens habitants de la Terre. Donc c’est aussi leur rôle d’agir. On sait très bien qu’il y a des échéances électorales. Ce qui fait élire quelqu’un ce sont ses promesses notamment sur l’emploi et la croissance, mais il y a des choses à prioriser. On est dans une république formidable où on peut passer notre temps à se disputer sur plein de choses mais si on n’a plus d’endroit vivable on ne pourra plus se battre.
– Europe 1 : Selon vous, qui pollue ? Les gens eux-même ou les sociétés sur lesquelles on n’a strictement aucun emprise ? Quand les gaz très dangereux étaient dans les frigos, moi – tout écolo que je sois – je n’avais pas le choix parce que je ne pouvais pas acheter un autre frigo que ceux qui contenaient des CFC, donc qui décide et qui pollue selon vous ?
– Maxime : Je suis complètement d’accord avec vous. Je pense qu’il y a une réelle hypocrisie [de] dire aux citoyens « Prenez des douches et pas des bains », « Triez vous déchets » alors qu’à côté de ça on a un gouvernement qui continue de soutenir des industries qui s’appuient sur des énergies fossiles, qu’on continue de soutenir des projets tels que celui de la Montagne d’or en Guyane, pour la simple raison que cela va créer quelques centaines d’emplois alors que l’impact environnemental va être catastrophique.
– Europe 1 : Dans son interview sur France Inter, Nicolas Hulot a déploré certains petits gestes quotidiens [comme les mégots (diffusion de l’extrait de son interview)].
– Maxime : Moi aussi ça me hérisse quand je vois les gens jeter leurs mégots dans la rue, et je vous mentirais si je vous disais que je ne l’avais jamais fait. J’ai encore énormément à apprendre sur l’éco-citoyenneté. Je trie mes déchets, je fais attention à ma consommation d’eau […]
(toutes retranscriptions par Godefroy Troude)