Daniel Cohn-Bendit : La transition écologique sera difficile pour tout le monde


(photo extraite de la vidéo de France Inter)

Daniel Cohn-Bendit était l’invité de France Inter hier matin. Voici quelques extraits de son intervention :

5mn : « Ce n’est pas une petite histoire. J’étais sur le plateau hier à LCI, (des représentants des gilets jaunes) ont dit « On a peur, on a été menacés ». Madame Moreau indique « toute la nuit on m’a téléphoné, j’ai reçu des… ». Vous savez ce que ça veut dire ? Ca veut dire qu’aujourd’hui, on n’est pas dans une période révolutionnaire mais on est dans une période de tentation autoritaire. Il y a une véritable crise sociale, fracture sociale, d’inégalité et d’injustice dans ce pays, mais il y a aussi une tentation autoritaire pour répondre à cela ».

8mn : « La transition écologique sera difficile pour tout le monde ! Il faut faire payer à ceux qui ont les épaules larges, c’est à dire moi, vous Mme Salamé, vous M. Demorand, payer plus pour la transition écologique, sinon on n’y arrivera pas. Je sais que ça fait pas plaisir, c’est difficile, et plus on descend dans l’échelle des salaires et des revenus plus ça va être difficile. »

13mn : « En France les verts sont ridicules. Aux Européennes, [leur mot d’ordre] c’est la transition écologique et sociale […] ils sont cinq forces politiques qui vont y aller seules pour dire la même chose. C’est comme les trostkistes qui à l’époque avaient le programme de transition, ils étaient quatre partis trotskistes à penser la même chose mais c’était des chapelles personnelles. »

16mn : « Emmanuel Macron a compris le problème central du réchauffement climatique. Il a une autre interprétation parce qu’il est pro-nucléaire, mais la fondation Hulot il y a quelques années n’était pas contre le nucléaire, c’est une évolution… Il y a des scientifiques pour lesquels le problème central c’est le climat, mais qui ne sont pas anti-nucléaire. »

20mn : « On a un phénomène avec ces chaînes d’info (en continu), c’est [Daniel] Schneiderman je crois qui avait fait une très bonne chronique dans laquelle il a expliqué qu’on est complètement fascinés. Samedi il y avait deux évènements à Paris : une manifestation très dure de 5 000 à 8 000 gilets jaunes, et il y avait 25 000 à 40 000 personnes qui manifestaient contres les violences sexuelles. Vous en avez vu une image à la télévision avec un micro-trottoir […] Ces images qui tournent en boucle c’est d’une sélectivité incroyable de la réalité. Pendant que nous on parle, il y a presque une guerre en Ukraine ! Pendant que nous on parle, le massacre au Yémen continue. Mais ça plus personne n’en parle. C’est dramatique. »

23mn : « Il faut augmenter le prix de l’énergie, sinon on ne s’en sortira pas ».

23mn : « Je n’accepterai jamais un mouvement qui me dit « Tu passes si tu mets ton gilet, tu passes si tu signes une pétition ». Jamais. On peut me massacrer, jamais je ferai ça. […] J’ai une angoisse terrible dans nos sociétés c’est que nos libertés puissent disparaître dans des mouvements autoritaires. Dès que je vois pointer à l’horizon […] la moindre perspective totalitaire […] je suis du bon côté de la barricade »

Vidéo sur le site de France Inter.

 

(Retranscriptions Godefroy Troude)

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