SciencePo : Leçon inaugurale de Jean-Marc Jancovici : “CO2 ou PIB, il faut choisir”

Je vous recommande la leçon inaugurale de Jean-Marc Jancovici à SciencesPo enregistrée le 29 août 2019 intitulée “CO2 ou PIB, il faut choisir”.

Ce soir, au lieu de voir un film que vous aurez oublié dans quelques mois, consacrez donc une soirée à cette conférence de 1h40 et surtout aux passionnantes questions/réponses qui s’ensuivent. [Note du 20/10/2022 : cette conférence a enregistré près de 4 millions de vue sur YouTube ! *]

Ci-dessous, pour les pressés :
1) Introduction du site SciencesPo.fr
2) Retranscriptions indexées de l’interview.

1) Introduction du site SciencesPo.fr :

Précis, véhément et volontiers iconoclaste, l’ingénieur et spécialiste du climat Jean-Marc Jancovici a délivré aux étudiants de deuxième année une leçon en forme de démonstration sur l’inéluctable fin de l’âge d’or énergétique. En la matière, point de compromis possible : décarboner l’économie, c’est aussi en finir avec la course éperdue à la croissance. Retour sur les points-clés d’une démonstration salutaire, à revoir en intégralité.

“Cela fait deux siècles que nous passons notre temps à remplacer des énergies renouvelables par des énergies à stock limité”, assène l’ingénieur et spécialiste du climat Jean-Marc Jancovici en ouverture de son propos aux étudiants de deuxième année. “Pourquoi ? Les hommes ne sont pas des crétins : il y a une raison physique profonde à cela.”

Comment l’homme est devenu “Superman pour de vrai”

S’ensuit, chiffres et exemples à l’appui, le récit de la surpuissance que les ressources fossiles, et les machines qui les convertissent en énergie, a permis au genre humain de développer. “C’est bien simple, nous sommes 7 milliards d’êtres humains aujourd’hui, sur Terre, si on voulait produire autant de puissance qu’aujourd’hui sans machines, il faudrait que nous soyions 1400 milliards d’humains.” Des habits de Superman irrésistibles, qui ont démultiplié croissance, richesse…et émissions de CO2 dans l’atmosphère. De manière inimaginable, et irréversible : “on ne pourra pas épurer le CO2 déjà relâché dans l’atmosphère, dans un siècle, il restera toujours la moitié de ce que l’on a créé jusqu’à aujourd’hui”, avertit le conférencier.

“Nous ne sommes pas du tout en train de diminuer la consommation d’énergies fossiles”

Or aujourd’hui “Superman commence à se sentir à l’étroit dans sa combi”. Qui dit énergies non renouvelables, dit stock limité. “Le fameux “pic” de pétrole a déjà eu lieu en 2008 pour la plupart des formes de pétrole, et personne n’en a parlé”, déplore Jean-Marc Jancovici, qui dénonce également “l’importance démesurée accordée au développement des énergies renouvelables dans les médias », qui en réalité représentent une « infime partie » des sources d’énergie consommées actuellement. “On ne pourra pas remplacer tout cela par des énergies renouvelables à 100 % : c’est incompatible avec le fonctionnement actuel de notre système économique ».

Décarboner, c’est décroître

D’où la nécessité, d’après l’ingénieur, d’abandonner l’idée que la décarbonation de l’économie peut aller de pair avec la course au gain de PIB qui donne le là de notre système économique. “PIB ou C02, il faut choisir”, martèle-t-il. En cause, la théorie économique qui a diffusé une “vision fausse” dans laquelle les ressources naturelles ont été considérées comme “gratuites” – puisqu’il « suffisait de se baisser pour les ramasser ». “Or, sans prix, leur destruction n’a pas de coût non plus : voilà comment le système de pensée économique se révèle incapable d’appréhender le changement en cours”. Uniques voies pour “amortir” la décroissance nécessaire selon lui : arrêter de se focaliser sur le PIB pour mesurer notre progrès, proposer des projets qui n’ont pas besoin de la croissance pour susciter l’enthousiasme, et s’appuyer, aux côtés des énergies renouvelables, notamment sur le nucléaire qui peut “amortir la décroissance et ses conséquences néfastes”.

(cette introduction provient du site sciencespo.fr)

2) Retranscriptions de l’interview :

Ci-dessous, quelques retranscriptions de points qui m’ont particulièrement intéressé, précédée de l’index de positionnement dans la vidéo.

0h03:30 « L’énergie c’est une facture si petite qu’elle ne représente pas quelque chose de significatif dans vos dépenses. […] Cela représente quelques pourcents de vos dépenses. [Et au niveau international] la valeur du pétrole qu’on achète sur les marchés c’est 3% du PIB mondial. [L’économiste rationnel se dit] que si c’est quelques pourcents de mes dépenses je vais y passer quelques pourcents du temps, et le reste du temps je m’occupe de choses sérieuses. C’est très exactement comme ça que raisonne la quasi totalité du monde des décideurs économiques, politiques et des hauts fonctionnaires. […] Malheureusement ce raisonnement est aussi peu pertinent que si je vous dit « Votre cervelle c’est 2% de votre poids […] donc vous pouvez vous en occuper 2% du temps ». [Or] il est évident que si je vous enlève la moitié de votre cervelle vous allez avoir quelques petits problèmes dans la vie. »

0h18:30 « Dans un litre d’essence qui coûte le prix scandaleusement élevé …de 1,50 € vous avez la même capacité à transformer l’environnement que dans 10 à 100 jours de travail de force d’un être humain. Un litre ! Et chaque français en consomme des centaines de litre par an. [En terme de coût,] le kWh d’énergie mécanique d’un humain au travail va me coûter, si je le paye au SMIC de quelques centaines à quelques milliers d’euros, alors qu’en face la machine rend le même service pour un coût marginal de quelques dizaines de centimes. »

0h23:20 « Un camion développe la même puissance que 4000 fois les jambes de son conducteur. Un avion développe la même puissance que 1 million de fois les jambes du pilote. Et un gros avion de ligne a la même puissance qu’un gros laminoir qui est piloté par une personne […] qui maîtrise 100 millions de Watts de puissance. Je rappelle que la puissance d’un homme c’est 100 Watts avec ses jambes. Donc le pilote avec des joysticks multiplie sa puissance musculaire par un million. Si je supprime le laminoir de Fos-sur-mer et que je prends des gens qui tapent sur la tôle avec des marteaux pour arriver au même résultat [que le laminoir, j’ai besoin de toute la population de] l’île de France […] pour remplacer UN laminoir conduit par une personne. Voilà à quoi sert l’énergie : à mettre en mouvement des monstres de métal, de plastique, et de pierre, qui sont capables de faire de nous Superman, pour de vrai. »

0h26:00 « La quantité de charbon qu’on a utilisé [depuis le début de la Révolution Industrielle] n’a jamais cessé de croître […] Le Charbon c’est aujourd’hui la première source de production électrique dans le monde. »

0h27:00 « Ramenés à l’ensemble de l’énergie consommée, les ENR (énergies renouvelables) c’est les 3 petits machins en haut [du graphe, moins de 5%] dont on nous dit qu’il faut que dans les 30 ans qui viennent [suite aux accords de Paris] ça remplace tout le reste dans un approvisionnement énergétique croissant (puisqu’il faut bien que la croissance économique ait lieu) […] Je veux bien prendre les paris : nous n’aurons pas dans les 30% qui viennent 100% d’ENR. […] On n’y arrivera pas pour des raisons physiques. Et un monde 100% ENR c’est un monde dans lequel notre pouvoir d’achat est divisé par quelque chose entre 5 et 40. »

0h27:55 Sur la fiabilité de la presse : « J’en profite pour vous dire une chose. Vous voyez [sur ce graphe] l’importance quantitative des énergies renouvelables par rapport aux autres formes d’énergie [soit moins de 5%]. A l’évidence, ça n’est absolument pas reflété par l’importance de ces sujets là dans la pagination des journaux. Et donc je vais être un peu taquin avec vos anciens qui travaillent dans les médias et vous donner [un conseil] pour votre vie future : ne prenez jamais ce qu’il y a dans la presse comme une source opposable ! La presse c’est comme la fin d’un téléphone arabe […] dont vous ne connaissez ni le nombre de maillons, ni la qualité de la transmission entre chaque maillon, ni la source de l’information pour le premier maillon de la chaîne. […] Vous ne savez pas la fiabilité de l’information que vous avez en face de vous. Et c’est particulièrement vrai pour les sujets techniques […]. C’est très désagréable car ça veut dire que le boulot que vous pensiez pouvoir vous éviter – de tri, d’analyse et de hauteur de vue sur l’information, fait par quelqu’un qui le ferait bien – et bien manque de pot ce n’est pas le cas. C’est utile de le savoir car ça vous évitera bien des déconvenues. »

0h43:40 « Les nouvelles énergies renouvelables ce n’est pas zéro émission de CO2 : pour faire des éoliennes vous avez besoin de 20 métaux différents et fondre des métaux ca émet du CO2 (métallurgie de l’acier, du silicium, du cuivre…). Le photovoltaïque avec stockage sur batterie c’est 50 à 200 g CO2 par kWh. Alors que pour mémoire pour le gaz c’est 400 g CO2 par kWh. Les ENR ce n’est pas vert, c’est juste moins carboné que le gaz. »

0h46:30 « Jean-Baptiste Say : les ressources naturelles, c’est gratuit ! »

0h48:38 « Autre exemple : le pétrole est gratuit ! [J’en vois qui pensent que] je délire complètement, ce n’est pas gratuit, c’est 1€50, les gilets jaunes… Non le pétrole est gratuit : la formation du pétrole n’a pas coûté un centime à qui que ce soit dans cette salle. La formation du pétrole c’est de la vie ancienne, de la fossilisation par géothermie et de la tectonique des plaques qui ne nous ont rien coûté. Tout ce que ça coûte, le pétrole, c’est de se baisser pour aller le ramasser. Quand vous payez le pétrole, vous ne payez que les ingénieurs [et] des gens qui en ont. A aucun moment vous n’avez payé le pétrole lui-même. Pour l’acier c’est pareil : vous n’avez pas fait les noyaux des atomes de fer. Ils ont été créés dans la génération d’étoiles qui a précédé le soleil. Du fer il y en a plein partout sur Terre et c’est gratuit. Il n’y a qu’à se baisser pour le ramasser. La formation du fer est gratuite, comme celle du cuivre, des diamants, du platine, bref tout ce que nous avons sur Terre. Donc si c’est gratuit, la diminution de cet actif ne vaut rien. […] La Terre vaut zéro. Pour ceux qui ont quelques notions de comptabilité, cela veut dire que nulle part dans la formation des prix nous n’avons de dotation aux amortissements pour la diminution des ressources naturelles. Donc l’économie qu’on vous apprend [à SciencesPo], je suis désolé d’être désagréable, mais elles basée sur un système de pensée [obsolète]. [C’est indispensable à l’économie mais c’est invisible dans nos comptes]. »

1:01:00 « PIB ou CO2, il faut choisir ! [Cette notion est absente des discours politiques]. Je fais partie d’une instance qui s’appelle le Haut conseil pour le climat où l’on a eu un exposé […] de la stratégie nationale bas carbone. Le directeur général de l’énergie et du climat – polytechnicien comme moi – a quand même eu le culot de me dire […] que la neutralité carbone en France augmentera le PIB. […] Or évidemment non. La neutralité ça sera une énorme contraction du PIB, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne sera pas souhaitable, [mais] ça ne se fera pas à PIB croissant. C’est physiquement impossible […] L’histoire c’est qu’on a sous terre des stocks gratuits de pétrole, charbon, gaz, minerais. Utiliser du pétrole c’est le brûler, c’est à dire l’oxyder, c’est à dire faire une réaction chimique exothermique qui fait du CO2, c’est inexorable. On ne peut pas oxyder du carbone autrement qu’en faisant du CO2. Ca permet de faire fonctionner des machines pour faire tous les produits qu’on a sous la main […] ce qui veut dire que les machines bossent à notre place, et ça nous a libéré de plein de contraintes qu’on avait avant. On peut habiter loin des ressources : on peut habiter en ville et profiter des ressources de la campagne […]. On a pu libérer du temps pour faire des études à SciencesPo ou à l’X […] Et ce temps libre ça fait les 35 heures, 6 semaines de congés payés, pas de travail le week-end, des études longues et la retraite. Tout ça c’est l’énergie ! »

1h07:00 « Il y a deux facteurs limitants [à la croissance du PIB]: d’abord [en aval l’existence du changement climatique]. Et ensuite un problème en amont : est-ce que j’ai assez d’énergie qui entre dans le système pour lui permettre de continuer à croitre ? Pourquoi est-ce que les médias français ne parlent quasiment jamais de ce deuxième facteur limitant ? [Parce qu’un] un journal reflète les communiqués de presse. Un journaliste ne se lève pas le matin en se disant « Tiens je vais faire une monographie sur les ressources moyennes des étudiants à SciencesPo ». Il reçoit un communiqué de presse de SciencesPo disant « Cocorico, les ressources moyennes des étudiants à SciencesPo ont baissé de 3%, ça prouve bien qu’on se démocratise ». Et là, à ce moment il va aller regarder ce qui se passe. Mais jamais il va lui venir l’idée, tout seul, de le faire. Donc tout ce que vous voyez dans le journal, c’est une dépêche qui en est à l’origine, et à l’origine de la dépêche vous avez un communiqué de presse. L’AFP, c’est un système entrant. […] C’est bien pour ça qu’il y a des services communication partout : si les journalistes savaient tout seul ce qu’il fallait regarder, les services communication ne serviraient à rien. Ce ne serait pas la peine d’essayer de les orienter dans ce qu’ils vont raconter en leur envoyant des informations, puisqu’ils sauraient déjà ce dont ils doivent parler. Et comme le contrôle budgétaire dans les entreprises est en général bien fait, on supprimerait ces services de communication qui ne servent à rien puisque cela ne servirait absolument pas à ce que la presse parle de ceci ou cela. Donc la presse ne parle de quelque chose que parce qu’il y a eu une information entrante. J’insiste. [Or à peu près personne] en France s’agite pour dire qu’on a déjà un problème d’approvisionnement énergétique en France ? Il n’y a que trois clampins dans mon genre […] et on ne pèse rien face aux gens qui s’agitent sur d’autres problèmes. Par « peser quelque chose » je parle de faire l’ouverture du 20h00 de TF1 ou France2. »

1h18:40 : « En Europe, où en est-on sur [l’approvisionnement en] énergie ? […].
– Pétrole : la quantité de pétrole qui entre en Europe a connu un pic en 2006, et a diminué de 14% depuis. [Ce n’est pas] parce qu’on a des politiques intelligentes […] on vend de plus en plus de SUV, à faire des autoroutes, des aéroports, on va mettre une nouvelle piste à Roissy… On émet juste moins de CO2 parce qu’on a moins de pétrole à cramer ! […]
– Gaz : le gaz est une énergie qui voyage moins bien que le pétrole : [60%] de la production passe une frontière entre sa production et sa consommation. [Le pétrole] se transporte très bien car c’est liquide à pression et température ambiante, [donc] les coûts de transbordement et de transports sur un bateau [ne valent quasiment] rien en terme énergétique […]. Le gaz est 1000 fois moins dense par unité de volume que le pétrole, donc [son] transport c’est physiquement beaucoup plus compliqué. Vous n’avez que deux manières de transporter le gaz : 1) ou bien vous faites un tuyau du producteur au consommateur [et] il faut bien se mettre d’accord pendant longtemps (vous ne changez pas de tuyau quand le producteur se fâche avec le consommateur) [donc] il faut des contrats de long terme et ça prend du temps de construire un gazoduc […]. 2) ou bien vous faites du gaz liquéfié et c’est beaucoup plus compliqué. Ce qui veut dire que lorsque la mer du nord est passée par son pic de production en 2005 […] et bien l’approvisionnement gazier européen est passé par un pic. Donc même les anti-nucléaires qui rêvent de remplacer le nucléaire par du gaz, ne [pourront le faire] car il n’y aura pas de gaz [en quantité suffisante] […]. Vous allez me dire on n’a qu’à faire des trous en France et en Europe comme les américains, […] mais j’ai fait un petit calcul d’ordre de grandeur voilà ce qu’on arrive à sortir au maximum [5% de la consommation actuelle].
– Charbon : (1h21:40) Moins de pétrole, moins de gaz, et aussi moins de charbon. […] Ca fait 2 siècles qu’on tape dans nos mines en Europe, on a fermé la dernière mine française dans les années 1990 […] et la production en Europe a été divisée par 4 depuis les années 1980. [Cette diminution n’a] rien à voir avec le climat, à l’époque on se foutait des problèmes climatiques ! [C’est] qu’à force de taper [dans le stock] il y en a de moins en moins. [Et] quand vous avez moins de charbon dans un pays vous n’utilisez pas les importations pour compenser, parce que logistiquement […] c’est une horreur absolue : il faut faire des terminaux portuaires dédiés, des entrepôts monstrueux dédiés. […] C’est la raison pour laquelle moins de 10% du charbon dans le monde passe une frontière entre production et consommation. Le charbon est une énergie domestique. Il y a 8 pays dans le monde qui possèdent 90% de la ressource, et qu’ils détiennent une part essentielle de la solution au problème climatique. Dans l’ordre : États-Unis, Chine, Russie, Australie, Kazakhstan, Afrique du Sur, Allemagne et Inde. Ces 8 pays tiennent une grande partie du sort climatique de la planète entre leurs mains. […] Au lieu de se gargariser à vendre des [avions de combat] Mirage à l’Inde, on ferait mieux de leur vendre des centrales nucléaires pour remplacer leurs centrales à charbon, et à mon avis la paix dans le monde s’en porterait beaucoup mieux. »

 

Impact des décisions politiques sur le CO2 atmosphérique (source Jancovici)

1h32:00 « [Le problème climatique est-il sous contrôle ? Depuis 1995, le relevé de CO2 de chaque Convention Climat (COP) ne montre pas de variation des relevés que [la COP] soit qualifiée de succès ou d’échec]. Ce que la presse dit sur une COP, [succès ou échec], est indépendant de ce qui se passe. »

 

Dernier âge glaciaire et aujourd’hui : juste 5°C d’écart de température moyenne (source Jancovici)

1h37:15 Le Réchauffement climatique : « +5°C d’augmentation de température moyenne planétaire ce n’est pas anodin […] La différence de température moyenne planétaire entre le paysage de gauche et le paysage de droite c’est juste 5°C de réchauffement […]. L’expérience est tellement inédite qu’il est illusoire de penser pouvoir imaginer toutes les conséquences à l’avance : [demander aux experts] « Faites-moi l’inventaire exhaustif de tout ce que je risque avant de remuer mes fesses » c’est une question qui n’a pas de réponse. Par contre, quand vous voyez [ces deux cartes] moi je peux vous en donner une : ça sera la guerre partout. Car le déplacement des conditions multi-séculaires dans lesquelles nous avons bâti nos civilisations ira beaucoup trop vite (de surcroît dans un monde où nos capacités de réaction, c’est à dire l’énergie, ira en se contractant pour une partie croissante de la population) pour que tout ça se gère dans la joie et la bonne humeur. Donc le monde qui ne s’occupe pas du changement climatique, j’insiste – j’ai deux enfants qui ont votre âge – c’est un monde conflictuel, violent, dans lequel vous pouvez oublier les promesses de croissance perpétuelle (plus pour tout le monde), la paix, et le problème de savoir comment on fait revenir les touristes japonais à Paris… Je peux vous assurer qu’on aura d’autres chats à fouetter. Donc lutter contre le changement climatique ce n’est pas un truc sympathique à faire en plus des comptes trimestriels qui sont [considérés comme] l’urgence du moment… C’est vraiment quelque chose qui (doit être mis) au centre. Lutter contre la contraction de l’environnement au sens large c’est faire tenir 8 milliards (d’humains) sur une planète qui fait toujours 13 000 km de diamètre aujourd’hui, comme elle le faisait il y a trois siècles. Et avant qu’on vous envoie tous sur Mars en prenant un billet chez Elon Musk il va se passer du temps ! Je peux vous assurer que son fournisseur de cocaïne est plus fiable que ses plans pour déplacer l’humanité… (rires dans la salle). Oui, il est connu pour ça. »

 

 

Questions du publics (souvent inaudibles)

1h43:45 « Pendant les vacances certains d’entre vous ont eu des conditions matérielles d’existence plutôt moins sympathiques que celles que vous avez pendant le reste de l’année. En camping on est moins bien logé qu’en appartement : il y a des moustiques, la lumière du jour le matin, on entend le voisin… Pourtant des tas de gens reviennent ravis de leurs vacances en camping. [Donc on peut proposer des projets où il y a moins de PIB mais plus d’autres choses], donc les gens accepterons si on organise la « vente » sur le « plus d’autre chose ». […] C’est aux corps intermédiaires qui forgent la politique, qui forgent les projets […] de penser des plans qui s’accommodent d’une baisse de la croissance que vous ne vendrez jamais en tant que tels parce que ça c’est inaudible, il faudrait y passer 20 ans, or on a 30 ans pour résoudre notre problème. On n’a pas le temps. Mais c’est bien comme ça qu’il faut s’y prendre, c’est à dire en proposant des trucs qui n’ont pas besoin de la croissance. »

1h46:40 « Ce que je pense de la « collapsologie » ? Se dire tout est foutu ne mène nulle part. Par contre se dire « je vais apprécier la hauteur de la haie à franchir », cela mène quelque part. »

1h48:22 [Planification] : « Decarbonizeurope.org : il y a 9 propositions de macro-plannings par filière. Je vais donner un ton très optimiste : nous avons la chance en France d’être le seul pays communiste d’Europe de l’Ouest ! On veut l’égalité. [Or le changement climatique] demande une réponse de long terme, et c’est un truc qui s’appelle la Planification, et les français sont très bon à ce jeu là ! D’ailleurs on a été de grands exportateurs de planification : on sait planifier des grands réseaux ferrés qui marchent bien, il n’y a que les français pour ne pas être contents de la SNCF. Allez voir à l’étranger vous allez comprendre votre douleur. Moi, à chaque fois que je prends le train en Allemagne il est en retard… Vous avez une très grande planification sur le réseau électrique. Il n’y a que les français pour ne pas être contents de leur réseau électrique. Allez voir à l’étranger… Aux américains… Pour l’eau potable, les réseaux de transports, etc. les français ont historiquement été les meilleurs au monde. Et les plus proches de nous ce sont les chinois, pas du tout les américains. Le problème du [changement climatique] demande une réponse à large échelle et on a un avantage compétitif à savoir gérer les problèmes à large échelle. »

« Il faut connaître son empreinte carbone »

1h50:30 « Il faut connaître son empreinte carbone. Il y a un calculateur carbone chez Avenir climatique. A Carbone4 on est en train d’en mettre un autre au point. [Cela permet de comprendre les poids en émissions carbone]. Il faut comprendre le poids du numérique : ce qu’on peut faire d’utile c’est acheter le moins possible d’ordinateur et de smartphones, les plus petits possibles et le moins souvent possible. Si vous avez un abonnement à Netflix résiliez-le. Netflix occupe à lui seul 20% de la bande passante d’Internet dans le monde, donc 20% de la fabrication des composants réseau, des antennes, des serveurs, etc. et de l’entretien de toute ça. Eh oui ! Il faut se documenter pour comprendre d’où vient le problème. Dans l’alimentation c’est la viande rouge essentiellement. Dans les transports, arrêtez de prendre l’avion. Ça va être compliqué pour les Erasmus, prenez le train ou le bateau. Etc. Il faut comprendre d’où vient le problème pour avancer. Alors pour les lectures pour se documenter sur le problème, elles sont assez disparates, on est obligé d’aller à la pêche. […] N’allez pas pêcher la définition du problème dans la presse, c’est le seul conseil que je vous donne ! »

Révolutions et petits pas

1h56:15 « Historiquement il faut se méfier des Révolutions. La situation après n’est pas nécessairement meilleure que la situation avant. Il y a [eu] des bons bains de sang. Quand vous regardez les exemples britanniques et français sur l’abandon de la monarchie absolue, ou américains et britanniques sur l’abolition de l’esclavage, vous vous rendez compte que parfois la politique des petits pas c’est mieux que la Révolution. »

Agir au niveau local et au niveau international

1h58:00 « [Au niveau international] il faut mettre des barrières au libre échangisme tel qu’il est conçu actuellement. Mais cela n’empêche pas la France de faire des choses de façon unilatérale dans un certain nombre de domaines. Par exemple on peut décider de réduire la densité des villes, et je n’ai pas besoin des chinois pour ça [….] Autre exemple : un tiers des camions qui circulent en France transportent des trucs qui se mangent. Un tiers ! Donc la dépendance de notre alimentation au pétrole est absolument massive parce que si je supprime les camions vous crevez de faim ! Je suis totalement incapable d’alimenter Paris avec des trains et des charrettes à cheval. [Peu importe] ce que fait Trump pour me dire qu’il faut que je m’attaque au problème ! Il faut faire le tri entre [les actions locales et internationales]. Et il y a un milliards de sujets pour lesquels je me contrefous de savoir ce que vont faire mes voisins, parce que de toutes façon moi j’ai un problème et plus vite [mes voisins] tapent dans les stocks de pétrole restant et plus vite moi j’aurai un problème. Et le dernier truc que je vais dire c’est que l’Homme est un truc mimétique : j’ai été élevé par mes parents par mimétisme. C’est à dire qu’une partie des trucs ils me l’ont dit, et l’autre ils l’ont juste fait devant moi et j’ai fait pareil. J’ai appris à parler de cette manière. Je n’ai pas été à l’école pour apprendre à parler : j’ai entendu mes parents parler puis j’ai fait la même chose. Et bien je ne crois pas une seule seconde au fait que si les français commencent à faire des trucs intelligents […] les autres n’en feront pas autant. On a imité les américains pour un tas de trucs cons, alors je ne vois vraiment pas pourquoi le monde ne pourrait pas imiter ceux qui font des trucs intelligents. Donc l’argument qui consiste à dire qu’on va être les seuls à s’agiter dans notre coin je n’y crois pas une seconde. Parce que la nature humaine est une nature mimétique voir moutonnière dans certains cas de figure, c’est bien pour ça qu’il y a des effets de mode. »

« La fusion nucléaire ? »

2h01:30 [La filière de la fusion nucléaire nous mène au mieux vers 2085 pour des réacteurs industriels fonctionnant des milliers d’heures. C’est trop tard par rapport au sujet du réchauffement climatique].

« Idées reçues sur le nucléaire civil : le nucléaire en France est avant tout un problème médiatique »

2h05:20 « Le nucléaire en France est avant tout un problème médiatique. Si on veut parler dans la presse des problèmes [de santé les plus importants, il faudrait mieux parler] du tabac, de l’alcool, des suicides et accidents domestiques qui arrivent – bien avant les accidents de la route – 20 000 personnes par an qui meurent chez elles de chutes, suffocation, noyade, etc. Alors que dès qu’il y a un WC bouché dans une centrale vous en entendez parler dans la presse. Il y a une focalisation [du sujet du nucléaire] en France qui n’est absolument pas représentative de ses inconvénients réels. Je fais partie des gens qui pensent que le nucléaire est un amortisseur de la décroissance, et un amortisseur des emmerdements pour des inconvénients associés à la filière qui sont mineurs et négligeables au regard [du reste]. Deux exemples : le plus vieux site de stockage ? Il a 2 milliards d’années. Il est apparu naturellement dans un réacteur qui s’est formé naturellement à Oklo au Gabon. Des déchets nucléaires dans la nature depuis 2 milliards d’années. [Ca n’a empêché de vivre personne].
En France, les déchets nucléaires de 40 ans d’exploitation des centrales françaises tiennent dans cet amphi. [Or] nous répandons chaque année en France dans la nature 100 000 tonnes de phytosanitaires qui sont aussi dangereux en terme de toxicité que les déchets nucléaires dont nous faisons quelques centaines de tonnes par an et que nous mettons dans une boite.
Voilà deux exemples, et ma conviction (je [précise que je] n’ai jamais travaillé dans ces filières-là et me suis intéressé au changement climatique bien avant de m’intéresser à l’énergie) c’est que ce sont des inconvénients qui sont mineurs. Développer la filière aussi vite que possible fait partie des amortisseurs du gros saut dans le vide qu’on est en train d’entamer. Et le nucléaire [qu’il faut] développer pour en faire quelque chose de pas ridicule sur plus de 50 ans (parce que la filière actuelle est plutôt limitée par [les réserves] d’uranium 235) c’est la génération d’après, la Génération IV, qui exploite soit l’uranium 238 soit le thorium. Et le budget d’ITER on aurait été mieux inspirés en France et en Europe de le mettre sur un programme (à débouché rapide) sur la génération IV …qui n’évitera pas la sobriété, la récession, les économies d’énergie, etc. mais qui contribuera à alléger les efforts qu’on aura à faire sur les autres plans. »

« Faire la pédagogie du problème »

2h09:30 « Il y a une forte incapacité de la classe politique à faire la pédagogie du problème. L’une des raisons essentielles c’est qu’ils n’en savent rien. Une partie significative de ce que je vous ai raconté ne se trouve pas dans le journal.
J’ai mis très longtemps à comprendre que si je ne comprenais rien à un article du Monde, ce n’était pas moi qui étais con. C’est que le journaliste du Monde n’avait rien compris. Pendant très longtemps je me disais que c’était le journal de référence : je voyais mon père physicien lire ça pendant toute ma jeunesse. Donc si je n’arrive pas à comprendre ce qu’il y a dans l’article c’est vraiment que je dois être con… Or on m’a sélectionné pour entrer dans une des meilleures écoles de France… Je dois vraiment avoir un problème, j’ai dû y rentrer par hasard…. J’ai mis très longtemps avant de me dire que c’est juste que [ce journaliste] n’a rien compris, ou qu’il est orienté ou [veut] biaiser, etc !
Donc il y a une incapacité à faire la pédagogie du problème auprès de la population parce que les médias ne font par correctement leur job soit dit en passant et parce que dans les établissements d’enseignement supérieur […] 90% des étudiants qui vous ont précédé sortent de l’enseignement sans avoir eu le moindre cours obligatoire sur ce genre de sujet. Sans voir bien compris comment se présentait le problème à traiter.
Quand vous n’êtes pas capable de faire la pédagogie du problème, tout effort est insupportable. Si un prof vous envoie au piquet sans vous expliquer pourquoi, je ne pense par que vous allez trouver cela juste. Donc là on dit aux Gilets jaune « on va vous augmenter le prix du carburant » et on n’explique pas pourquoi : pour maintenir le pays en paix, parce qu’il y a moins de pétrole… C’est évident que ça allait mal se passer. J’avais écrit en 2011 dans Les échos un papier intitulé « Marine Le Pen enfant du carbone« . C’était évident que ça allait mal se passer. »

« On ne met pas le pognon au bon endroit »

2h11:45 « Les Gilets jaunes sont souvent des ruraux, et les ruraux se chauffent souvent au fuel. Il se trouve que dans notre pays on a décidé de mettre 24 milliards d’Euros sur de l’éolien Offshore, des euros payés par les impôts – dont ceux des Gilets jaunes – et par des taxes sur les carburants […] Mais cet éolien ne va économiser aucun gramme de CO2 dans notre pays, puisque l’électricité [y] est essentiellement décarbonée. Ça ne va pas [non plus] créer d’emploi […], ça va plutôt avoir tendance à augmenter les importations (il faut importer plus de composants pour faire des éoliennes qu’on importe d’uranium pour faire de l’électricité nucléaire) et ça va créer plein de problèmes locaux. J’ai dit à Édouard Philippe : « si j’étais toi, ces 24 milliards, je ferais une croix [sur les éoliennes…] et je donnerai 6000 € de prime à chaque ménage français chauffé au fuel […] pour remplacer sa chaudière à fuel par une pompe à chaleur (ça coûte 10 000 €). Compte tenu du différentiel avec le prix de l’électricité, ils y gagnent. Il n’y a plus qu’une solution bancaire à mettre en les deux. Pourquoi est-ce qu’ils ne l’ont pas fait ? Parce que la pédagogie du problème n’a pas été faite, parce qu’eux-même ne comprennent pas le problème à traiter, parce qu’ils pensent qu’empêcher les anti-nucléaires de gueuler dans le monde c’est plus important que de résoudre un problème qu’on a avec une fraction de la population qui commence à être des éjectés du pétrole. […] Il y a du pognon mais on ne va pas le mettre au bon endroit. On tape à côté de la plaque parce que la plaque n’est pas comprise. C’est pour ça qu’aujourd’hui je n’ai pas parlé de solutions et que je me suis concentré sur la définition du problème : tant que cette [définition] n’est pas comprise, toute solution [équivaut à] taper au hasard et vous êtes assez grands pour savoir que quand on tape au hasard la probabilité que ça réussisse n’est pas très élevée. […] C’est idiot de prendre les gens pour des cons. Je suis convaincu que faire la pédagogie du problème, même si ça nécessite de dire aux gens qu’ils vont en baver, c’est beaucoup plus payant. »

Réchauffement climatique : Pourquoi l’Homme fait-il « des conneries » ?

2h16:00 « Pourquoi est-ce que l’Homme fait des choses, qui avec le recul paraissent être des conneries ? […] L’histoire de [l’Humanité] selon les scientifiques c’est 20 000 à 100 000 ans, et là on a vécu deux siècles […] d’une corne d’abondance qui semble n’avoir aucun inconvénient [mais qui ne durera plus] que 10, 20 ou 30 ans, en tout cas [certainement] pas un nouveau siècle [car] maintenant les inconvénients commencent à arriver. Pourquoi est-ce qu’on a fait ça ? Je pense que l’une des raisons est tout simplement biologique : avant d’être des animaux [dotés de réflexion], on est des animaux. On fait confiance à nos sens, toucher, ouïe, vue, odorat… et ils sont tous court-termistes. Raison pour laquelle on a beaucoup de mal à faire comprendre à quelqu’un ce qu’est une moyenne. Les gens ne comprennent pas la [notion de] température moyenne, car ils ne sont capables de sentir avec leur toucher que la température qu’il fait dans cette pièce aujourd’hui. […] Nos sens nous ont structuré à penser en mode essai/erreur. Toute l’histoire des animaux – c’est d’ailleurs comme ça qu’on fait l’éducation – c’est de faire des erreurs qui l’essentiel du temps sont réversibles, et quand elles ne le sont pas on meurt. Dans l’apprentissage collectif d’une population il y a la mort, y compris chez les [humains] [Mais avec le réchauffement climatique] on est face à des problèmes globaux qui ne se contentent pas d’un mode essai/erreur. […] Nous devons nous extraire de notre biologie pour répondre au problème. »

« Même dans un système dictatorial […] ça ne bouge pas si vite que ça »

2h18:20 « Que peut-on faire d’utile pour que ça se passe un peu mieux plutôt qu’un peu plus mal ? […] Admettons qu’on est « dans la merde », comme vous dites. Elle a plein de bons côtés : je ne sais pas si vous êtes très malheureux de devoir étudier à SciencesPo plutôt que de devoir ramasser des patates…. […] [Pour résoudre le problème,] dans un premier temps il faut comprendre où on est, puis dans un second temps on [détermine] les voies de sortie (qui sont toutes imparfaites comme je le disais tout à l’heure, car on n’a que des problèmes mal posés et des solutions multiples) et – une fois que collectivement on s’est mis d’accord sur ce qui est le moins idiot – on met en œuvre les [solutions]. Mais elles sont toujours lentes. Avec quelques milliards sur Terre, et [67] millions en France, même dans un système dictatorial […] ça ne bouge pas si vite que ça. Et [il faut] essayer d’avancer avec un peu de constance, parce qu’on espère que la définition qu’on a eu du problème et de sa solution ne sont pas à changer tous les quatre matins, qu’on n’a pas changer d’avis tout le temps. Aujourd’hui, malheureusement, ce n’est pas exactement le cas. On est dans le « Je change d’avis » et on n’a pas les idées claires sur le problème et où il se situe par rapport aux autres. »

« Ce qui a du sens dans la vie […] ce ne sont pas des indicateurs monétaires »

2h20:30 « Est-ce qu’on peut trouver d’autres motifs d’espoirs que le PIB ? […] Où est le sens qui peut nous faire oublier l’effort ? Je reviens à mon exemple du Camping dans la montagne : l’été je vais en montagne, je transpire un bon coup, c’est beaucoup moins confortable que d’être assis dans mon canapé, mais je suis très content parce que je trouve un sens à ce que je fais […]. [Or je suis] certain qu’il n’y a pas de sens à augmenter des résultats trimestriels. Les trucs qui ont du sens dans la vie d’un homme ou d’une femme c’est de tomber amoureux, de voir grandir ses enfants de manière harmonieuse, d’avoir confiance dans le lendemain, etc. Ce ne sont pas que des indicateurs monétaires ! […] Et aujourd’hui je considère que les politiques sont devenus paresseux, car ils ne font pas l’effort de concevoir des programmes qui sont résistants aux contraintes et qui portent du sens malgré les contraintes. »

« Sensibiliser la population au quotidien »

2h23:30 « Un moyen de sensibiliser la population au quotidien ? Il faut en parler, et en parler, et en parler tant que la pédagogie du problème n’est pas faite. […] L’enseignement est un rabâchage. […] Un des trucs utiles que vous pouvez faire c’est engueuler un journaliste à chaque fois qu’il n’en parle pas assez ou qu’il en parle de travers, et je vous assure qu’il y a du boulot ! »

 

 

Sur le même sujet :
Conférence à l’ENS (2012, 2h03)
Cours de l’École des Mines (2019, 20h00)
Audition au Sénat (2012, 1h28)
Audition à l’Assemblée Nationale (2013, 1h55)
Interventions à la Convention Citoyenne pour le Climat (2019, 0h25**)
TV : « Le changement climatique, ça peut diminuer l’humanité de quelques milliards d’individus… » (2015, 0h13)
TV : La crise inexorable du tout carbone (2019, 0h07)
« La planète ne peut pas tenir si 7 milliards d’humains ont le niveau de vie d’un smicard français » (2018)

 

Notes :

Retranscription partielle de la conférence : Godefroy Troude.

Je viens de découvrir une autre retranscription, apparemment complète, de la conférence est accessible sur ce site. [ajout du 10/03/2021]

* 3,9 millions de vues réparties entre la vidéo YouTube principale (3,726 millions de vues), une publication parallèle sur YouTube (138 000). Le diaporama (sans le son) sur SlideShare a enregistré 32 000 vues.

** Réparties en différentes interventions sur S2-J1 aux moments suivants : 2h33-2h39, 3h25-3h27, 3h34-3h40, 3h52-3h55, 4h03-4h06, 4h14-4h17, 4h22-4h23, 4h31-4h32

 

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