« No logo, la tyrannie des marques » essai de Naomie Klein

En attaquant ce pavé de 800 pages, je pensais lire une virulente et utile diatribe antimarketing, mais ce livre paru en 2000 est bien plus que ça.
J’en retiens notamment l’analyse du recentrage sur le marketing et la publicité de grandes marques mondiales – Nike, Gap, Coca Cola, Starbucks et bien d’autres dont les pratiques sont décortiquées – qui ont progressivement sous traité leur production à des usines situées souvent dans des zones franches de pays pauvres, où les droits des travailleurs, voire les droits élémentaires humains sont bafoués avec la complicité de l’État et de l’armée, et où, du jour au lendemain, cette production peut être relocalisée dans une autre zone franche où les coûts de production sont encore plus bas.

J’en retiens également l’immense pouvoir de certaines sociétés multinationales qui s’infiltrent dans les médias, le sport, l’éducation, et peuvent faire la pluie et le beau temps de villes, régions voire pays (ainsi l’exemple d’une société de fabrication de bonbons qui avait menacé la ville où ses usines étaient historiquement implantées de partir si les 2 artères principales n’étaient pas rebaptisées du nom des 2 confiseries principales de la marque, et si la mairie n’ajoutait pas dans ses communications officielles « Ville des bonbons x et y »).
C’est très étayé, plein d’exemples, parfois un peu touffu et bien sûr de parti pris, avec notamment un optimisme que je trouve un peu forcé dans la dernière partie sur les résistances à cette tyrannie, surtout quand on voit ce début de XXIe siècle… mais cela reste d’une actualité criante voire amplifiée et d’une lecture nécessaire.
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Nathalie

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