« Je viens de tuer ma femme », roman de Emmanuel Pons

Une idée de départ originale et morbide à souhait : le narrateur a enfin tué sa femme et veut par gentillesse le dire à son voisin pour qu’il soit le premier à le savoir. Bien sûr, cela tourne au massacre par le narrateur incompris, qui découvre combien il est réconfortant de confier ses états d’âme à sa femme qui, congelée, a enfin cessé de lui casser les pieds et redevient désirable.
Le livre a beau être court, le procédé fini par être un peu lassant. Et mieux vaut le voir comme comme une fantaisie et ne surtout pas le lire avec un regard féministe !

Nathalie

« Une chambre à soi », essai de Virginia Woolf, 1929

Je me suis enfin décidée à lire ce monument de littérature féministe. J’ai découvert qu’il s’agit en fait de conférences sur « les femmes dans la littérature ». J’ai été marquée par cette idée simple et marquante que si Shakespeare avait eu une sœur aussi douée que lui, d’innombrables obstacles liés à sa condition de femme auraient entravé son talent. Et bien sûr par l’importance d’avoir cette fameuse « chambre à soi » et 500 livres de rente comme condition nécessaire -mais pas suffisante- pour faire émerger la créativité et les talents féminins. En revanche, j’ai été déconcertée par le style que j’ai trouvé assez confus, j’ai eu du mal à me repérer parmi les digressions.

Nathalie

Impossible, roman de Erri de Luca

Dans le nord de l’Italie, une confrontation intense et tendue entre un magistrat et un homme âgé, soupçonné d’avoir poussé dans une crevasse un ancien ami qui faisait partie du même mouvement contestataire radical et qui l’avait trahi et entrainé en prison. Un jeu de chat et souris s’engage autour d’un passé politique violent, dont le lecteur est le spectateur pris de doutes, avec une belle évocation des paysages de montagnes.

Nathalie

« Betty », roman de Tiffany Mc Daniel

Ce livre raconte l’histoire de Betty, née dans les années 50 dans un milieu rural des États-Unis, d’une mère blanche et d’un père indien cherokee. Nous suivons son enfance d’abord nomade là où le père trouve du travail, puis dans la maison délabrée où la famille s’installe avec les nombreux enfants. Betty grandit entre fascination pour la culture indienne et l’amour de la nature que lui transmet son père, et stigmatisation par la communauté blanche racisme . Elle découvre des secrets de famille très lourds et est confrontée à des scènes d’une grande violence.
J’ai beaucoup aimé l’apprentissage de la culture cherokee, interprétation du monde pleine d’images et plutôt féministe, qui forge la construction de la personnalité de l’héroïne dans l’écriture ; je suis plus réservée sur certains personnages pourtant importants qui entourent Betty au quotidien, comme sa mère instable, mais qui sont peu décrits en dehors de passages paroxystiques, ainsi que par la trop grande violence de certains passages.
Nathalie

« Ce qu’il faut de nuit », roman de Laurent Petitmangin

Un père d’un milieu ouvrier modeste de Lorraine élève seul ses deux garçons après la longue maladie puis le décès de sa femme. Il est effondré quand il découvre que son grand adolescent fréquente des extrémistes de droite, lui qui est engagé à gauche depuis toujours. S’ouvre une période de silences et de non- dits pour s’accommoder tant bien que mal de la vie quotidienne car tous les deux souhaitent tacitement protéger le plus jeune frère. Une escalade de violence va entrainer la relation père – fils dans une situation extrème.

Ce livre écrit dans un style simple et modeste m’a touchée car j’y ai lu le déchirement de voir ce qu’on a de plus cher au monde devenir un étranger qui représente tout ce qu’on abomine, ainsi que l’accablement et l’incapacité à exprimer la souffrance ressentie.

Nathalie

 

« No logo, la tyrannie des marques » essai de Naomie Klein

En attaquant ce pavé de 800 pages, je pensais lire une virulente et utile diatribe antimarketing, mais ce livre paru en 2000 est bien plus que ça.
J’en retiens notamment l’analyse du recentrage sur le marketing et la publicité de grandes marques mondiales – Nike, Gap, Coca Cola, Starbucks et bien d’autres dont les pratiques sont décortiquées – qui ont progressivement sous traité leur production à des usines situées souvent dans des zones franches de pays pauvres, où les droits des travailleurs, voire les droits élémentaires humains sont bafoués avec la complicité de l’État et de l’armée, et où, du jour au lendemain, cette production peut être relocalisée dans une autre zone franche où les coûts de production sont encore plus bas.

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Podcast « A voix nue » avec Marjane Satrapi

Dessinatrice et auteure de Persepolis, peintre et réalisatrice, Marjane Satrapi est née en Iran en 1969 dans une famille progressiste. Elle a dix ans et elle vit à Téhéran au moment de la Révolution islamique.

Dans cette série d' »A Voix Nue » de 5 émissions d’1/2heure sur France Culture, elle évoque sa vie en Iran et France, sa vision très personnelle et souvent rebelle des choses, ses convictions, ses révoltes, son amour de Paris et de la gastronomie française, et mille autres choses passionnantes encore -le tout avec punch, sincérité , élégance et franc parler-. Un régal !

Voici le lien vers le 1er épisode, les autres sont sur les podcasts d' »à voix nue ».

https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/marjane-satrapi-15-construction-dune-rebelle

Nathalie

Livre « La petite dernière » de Fatima Daas

J’ai lu ce livre juste après la rencontre avec l’auteure à ma librairie La Belle Lurette, une très jeune femme au regard intense vêtue d’un sweet capuche qui détonne un peu dans notre arrondissement plutôt bourgeois. J’ai aimé cette construction en courts chapitres et courtes phrases, avec une dimension presque incantatoire : ils commencent tous par « je m’appelle Fatima Daas, je suis » – et là viennent et reviennent différentes facettes de son identité. C’est justement ces différentes facettes qui ont du mal à cohabiter – croyante musulmane, dernière enfant de sa famille, française d’origine algérienne, rebelle, homosexuelle, poly amoureuse – qu’elle confronte  pour essayer de se définir elle-même et de trouver sa place. Un récit d’inspiration autobiographique percutant.

Nathalie

« Un jour ce sera vide » – Hugo Lindenberg

Ce livre nous ouvre l’univers d’un enfant de 10 ans, solitaire en quête désespérée d’affection, qui vit avec sa grand mère suite au décès de ses parents.
C’est autour de l’observation d’une méduse sur une plage en Normandie qu’il rencontre un autre garçon spontané et solaire, à qui il voue aussitôt une amitié absolue, cherchant à se faire accepter par lui et sa mère qu’il idéalise, et à lui cacher sa propre grand-mère qu’il adore mais qui lui fait un peu honte et surtout sa tante qu’il voit comme folle et repoussante.
Avec une écriture fluide, évocatrice et pleine d’images, l’auteur nous embarque dans le quotidien et les perceptions de cet enfant au cours de ces semaines d’été, qui mélangent le réel et l’imaginaire sans qu’on sache toujours la limite entre les deux, ce qui rend le livre particulièrement touchant.

Nathalie

« Josep », film du dessinateur de presse Aurel, 2020

Ce film/dessin animé fait découvrir un pan méconnu et peu glorieux de l’histoire française : l’enfermement de réfugiés espagnols ayant fui la dictature de Franco dans le camp de concentration de Rivesaltes, dans des conditions indignes et révoltantes. On y découvre l’histoire étonnante du dessinateur Josep Bartoli, enfermé dans ce camp et qui y dessine tout ce dont il est témoin. Il réussit à fuir vers le Mexique grâce au narrateur, un gendarme plein d’humanité avec qui il se lie d’amitié. J’ai beaucoup aimé cette évocation, les dessins originaux de Josep Bartoli,-un peu moins la façon d’animer les dessins de Aurel ; je recommande ce film.

Nathalie

« Blackbird », film de Roger Mitchell avec Susan Sarandon

Une femme qui sait que sa maladie va bientôt l’anéantir souhaite se donner la mort avec l’aide de son mari. Elle prévient et invite ses enfants, leurs compagne et compagnon, son petit-fils et sa meilleure amie  à passer un dernier week-end tous ensemble avant de passer à l’acte. Ce week-end révèle et chamboule les liens et fractures au sein de la famille.

Ce film très bien interprété et touchant -malgré des décors un peu aseptisés- donne de la visibilité à ce sujet étonnamment peu présent mais qui nous concernent tous : le droit à mourir dans la dignité . La séance au Majestic Bastille a été suivie d’une rencontre-débat avec l’association ADMD qui défend ce droit, l’occasion de prendre la mesure du retard scandaleux de notre pays en la matière.

Nathalie

Roman noir « Une, deux, trois » de Dror Mishani

Je suis entrée très facilement et avec plaisir dans ce roman noir israélien recommandé par ma libraire, car il fait la part belle à des personnages féminins attachants et fait découvrir certains aspects de la société israélienne. La partie noire du roman arrive un peu par surprise à la fin de la première partie : on ne peut plus lâcher le livre avant la fin.

Nathalie

Roman « Le journal d’un corps » de Daniel Pennac

Ce « Journal d’un corps » est celui que le narrateur a tenu de ses 13 à ses 87 ans, année de sa mort en 2010. C’est une idée très originale que de parcourir une vie à travers les manifestations multiples du corps aux différents âges de la vie, de tout ce que ça implique à titre individuel et dans la sphère sociale, et c’est écrit avec l’inimitable et chaleureux style Pennac, même si on n’y retrouve pas l’excitation de ses romans aux intrigues improbables mais très bien tricotées. Cela amène forcément à se poser des questions sur soi-même et donnerait presque envie de faire son propre « journal d’un corps » (ça m’a remis du baume au cœur après la décevante lecture de la Loi du Rêveur, son dernier roman paru, qui m’a déçue).

Nathalie

Livre « L’usage du monde » de Nicolas Bouvier

Un récit  passionnant qui relate le voyage fait en voiture en 1953-1954 par l’auteur et un ami peintre, depuis la Yougoslavie, en passant par la Grèce, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan et le Pakistan. Ils restent parfois plusieurs semaines dans certains endroits, retenus par les conditions climatiques, ou pour gagner un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins grâce à des conférences ou des expositions.
Beaucoup de sensibilité et d’humanisme dans la description des personnes et situations rencontrées. J’ai connu ce livre en format livre audio, très bien raconté, et je ne me lasse pas de le réécouter, une invitation au voyage et à l’ouverture sur le monde, datant de seulement 8 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. 
Nathalie

Livre « La porte des enfers » de Laurent Gaudé

C’est l’un des rares romans que je n’avais pas encore lu de mon auteur français contemporain préféré, sans doute car j’avais un peu d’appréhension à me confronter à ce livre qui parle de la mort d’un enfant. J’ai senti le moment venu en avril dernier pour commencer ma lecture, et j’y ai retrouvé cet écriture  limpide et intemporelle d’un auteur qui sait comme personne parler des grandes tragédies humaines (les migrants dans Eldorado, l’irruption d’un cyclone dans Ouragan…).
Dans ce livre, on passe de la ville de Naples, superbement décrite, au pays des morts où un père chauffeur de taxi frappé par le malheur va tenter d’aller rechercher son fils tué par une balle perdue dans un règlement de compte.
Une citation : « C’est la règle du pays des morts, continua Mazerotti. Les ombres auxquelles on pense encore dans le monde des vivants, celles dont on honore la mémoire et sur lesquelles on pleure, sont lumineuses. Elles avancent vers le néant imperceptiblement. Les autres, les morts oubliés, se ternissent et glissent à toute allure vers le centre de la spirale. »
Nathalie

Roman graphique « Manabé Shima » de Florent Chavouet

Ce roman graphique / récit de voyage de Florent Chavouet est particulièrement attachant, grâce au regard tendre, plein d’humour et d’humilité que ce jeune auteur pose sur les habitants d’une toute petite île non touristique du Japon où il est allé passé 6 mois. Les dessins aux innombrables détails avec les commentaires associés nous donnent un peu l’impression de nous être nous aussi immergés dans un petit coin paisible et reculé de la société japonaise contemporaine.
Cerise sur la gâteau, mon exemplaire possède une dédicace dessinée par l’auteur rencontré au Salon du livre grâce à mon frère Denis qui l’apprécie beaucoup également.
Nathalie

Livre « Certaines n’avaient jamais vu la mer » de Julie Otsuka

Pour le thème mensuel de mon club de lecture «  un livre inventif sur le plan du langage et /ou du style », j’ai choisi de relire ce livre qui m’avait beaucoup plu et ému il y a quelques années.
Il raconte l’histoire de femmes japonaises envoyées aux États-Unis au début du XXe siècle pour être mariées à des compatriotes qu’elles ne connaissaient pas, qui avaient émigré avant elles pour trouver fortune dans cet eldorado. Espérant trouver une vie meilleure que la misère de leur terre japonaise, elles ont découvert des hommes durement exploités au service de l’expansion du pays, et ont dû faire face à cette vie difficile pour pouvoir, au fil des années, fonder leur propre famille et conquérir leur part du rêve américain… Avant que ne survienne la 2e guerre mondiale où leur origine japonaise les rendit suspectes aux yeux de la population.
J’avais gardé l’impression d’un style étonnant, basé sur la répétition hypnotique voire obsédante du pronom « nous » pour décrire le destin commun mais aussi les particularités individuelles. Cela m’a donné une impression forte de vagues successives qui représentent différentes phases de la vie de ces femmes, composées de milliers de gouttelettes individuelles, chacune avec sa vie propre. Il m’a également fait découvrir un pan de l’histoire américaine et japonaise que j’ignorais totalement. Et ce qui ne gâte rien, j’ai été particulièrement sensible à l’édition et à la photo de couverture de ce livre qui a reçu le Prix Femina Etranger 2012, que j’ai trouvées très belles.
Nathalie

Livre « Destiny », de Pierrette Fleutiaux

Destiny est une jeune migrante sur le point d’accoucher quand Anne, une parisienne d’une soixantaine d’année à l’esprit ouvert, la croise dans le métro parisien et lui apporte son aide pour l’emmener à l’hôpital. Elle reviendra voir Destiny et la suivra dans son parcours souvent chaotique, découvrant par bribes l’histoire et la personnalité de cette jeune femme indépendante, imprévisible et fière, et s’attachant petit à petit à elle.
Ce livre m’a été conseillé pour le thème de mon club de lecture « un fait de société ». Passées les quelques premières pages dont je n’ai pas beaucoup aimé le style, je me suis plongée dans cette histoire écrite de façon très directe voire parfois un peu « brute », sans apitoiement ou mièvrerie mais de façon très humaine, et qui amène, à travers ce personnage d’Anne à nous questionner sur l’autre qui est à notre porte, sur nos gestes de solidarité ou notre façon de nous tenir à distance. Le récit d’une belle rencontre.
Nathalie

Livre « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon » de Jean-Paul Dubois

Le narrateur purge une peine de deux ans pour tentative de meurtre dans une prison à Montréal. Danois par son père pasteur et Français par sa mère qui dirige un petit cinéma d’art et d’essai à Toulouse, il alterne la description de son quotidien et de son état d’esprit en prison, et un récit chronologique de sa vie qui ne laisse pas présager de la situation qui va le conduire en prison.
Comme d’autres livres que j’ai lus du même auteur, ce livre à la structure classique se lit facilement, on fait connaissance de ses personnages inhabituels et hauts en couleur et de leurs questionnements existentiels, un peu à la manière de Paul Auster (mais en beaucoup moins profond et marquant selon moi).
Dans un tout autre style, je recommande vivement du même auteur le désopilant « Vous plaisantez Monsieur Tanner » sur les mille et une vicissitudes rencontrées lors de la rénovation d’une vieille maison familiale.
Nathalie

Le Musée de la Poste à Paris

Le Musée de la Poste vient de rouvrir après sa rénovation. Je ne le connaissais pas avant mais j’ai trouvé très intéressante toute l’ histoire du transport du courrier, à pied, à cheval, en voiture, en train, en avion avec l’aventure de l’aéropostale, et même en montgolfière et pigeons voyageurs pendant la commune de Paris. Parmi les objets exposés, je citerais notamment : une carte du pourtour méditerranéen du XIIIe siècle avec tous les itinéraires représentés de façon aplatie comme pour les lignes de bus, les énormes bottes de postillon (postier à cheval) de 3 kg chacune, un appareil à perforer les lettres venant de pays où il y avait le choléra pour les décontaminer, une robe en timbres, une lettre adressée à Henri IV avec la mention « décédé depuis 1610 »…

https://www.museedelaposte.fr

Nathalie

Livre « De pierre et d’os » de Bérengère Cournut

Dans l’hiver polaire, une jeune fille est brutalement séparée de sa famille par une faille dans la glace sur laquelle ils campaient. Elle doit survivre en trouvant de la nourriture, en se mêlant à d’autres groupes familiaux, en sachant apprivoiser les esprits bienfaisants ou malfaisants… c’est un livre très poétique entrecoupé de chants d’esprits de la nature, d’ancêtres ou d’autres personnes des tribus que l’héroïne rencontre. Il apporte un regard différent sur la relation avec la nature hostile mais déterminante pour la survie, les animaux dont on se nourrit, les ancêtres qui se réincarnent dans les bébés qui naissent… l’auteure a été en résidence au muséum d’histoire naturelle pour écrire ce livre et s’est beaucoup documentée sur les modes de vie Inuits.  J’ai lu ce livre dans des conditions idéales : à la montagne, bien au chaud mais entourée de paysages enneigés .

Nathalie

Livre « Eva dort » de Francesca Melandri

Premier des 3 livres écrits par Francesca Melandri, c’est le dernier que je lis. Décidément cette auteure me touche beaucoup : comme dans « Tous sauf moi » elle mêle à merveille les histoires romanesques aux personnages attachants ou intrigants qu’on suit sur plusieurs générations à la grande Histoire et la politique dont elle fait découvrir des pans méconnus (voire pour moi totalement inconnus) : dans « Eva dort » il s’agit de déchirements  nationalistes entre Allemands puis Autrichiens et Italiens du Tyrol Italien, appelé également Haut-Adige depuis les années 30 jusqu’aux années 60/70. Un très beau livre, beaucoup plus accessible que le formidable et ambitieux « Tous sauf moi ».

Nathalie

Expo « Le monde nouveau de Charlotte Perriand » à la Fondation Louis Vuitton

J’avais regardé l’excellent documentaire diffusé sur ARTE à l’ouverture de l’exposition, en me disant que cela ferait office de découverte de cette artiste. Il m’a au contraire donné très envie d’en savoir encore plus et d’aller voir la magnifique et immense rétrospective Charlotte Perriand à la Fondation Louis Vuitton, avec des reconstitutions de ses créations en matière d’architecture et design, et des œuvres d’artistes avec lesquels elle a directement collaboré ou qui ont marqué eux-aussi le XXe siècle. On reste pantois devant le coté visionnaire de cette femme au caractère bien trempé, qui avait su l’associer avec une approche pragmatique et humaine, et intégrer pleinement les cultures qu’elle a pu découvrir à travers ses voyages.

Pour les Franciliens, à voir jusque fin février à la Fondation Louis Vuitton dans le bois de Boulogne

Nathalie

Exposition Gemito, sculpteur napolitain, au Petit Palais

Une vraie révélation que cette belle exposition de Gemito, sculpteur méconnu et précoce, au destin fulgurant, issu d’un milieu populaire de Naples et qui vécut durant la 2e moitié du XIXe siècle.  J’ai adoré ses sculptures fortes et émouvantes de têtes d’enfants des rues, ainsi que plusieurs de ses portraits de ses amis peintres ou de personnages publics.

Pour les Parisiens, cette exposition se tient encore jusqu’au 26 janvier.

Nathalie

BD « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne

Marion Montaigne croque avec malice et talent l’aventure spatiale de Thomas Pesquet, depuis la sélection draconienne et l’entrainement au long cours jusqu’au retour après 6 mois passés à bord de l’ISS. Moins passionnée par le sujet spatial que certains de mes proches, je me suis lancée un peu tardivement dans la lecture de ce roman graphique, mais une fois commencé je ne l’ai plus lâché : un récit plein d’humour et de malice, et très instructif qui plus est ! Je vous le conseille vivement 🙂
Nathalie

Expo « Dos à la mode » au Musée Bourdelle

Jolie exposition au Musée Bourdelle, près de la gare Montparnasse, qui se tient jusqu’au 17 novembre 2019 : on y voit des vêtements, surtout des robes des dernières décennies mais pas seulement, installés avec élégance ou humour parmi des sculptures de Bourdelle.  Leur dos très travaillé est mis à l’honneur, partie du corps qui est d’habitude la moins montrée dans la mode. Il y a bien sûr la robe de Mireille d’Arc dans « le Grand Blond » mais aussi beaucoup d’autres qui laissent rêveurs ou admiratifs. Presque aussi réussie que l’exposition Balenciaga il y a quelques années dans ce même musée Bourdelle, qui était éblouissante, et qui m’avait donné envie de voir celle-ci bien que je sois tout sauf une fashion victim :-).

Nathalie

Livre « Plus haut que la mer » de Francesca Melandri

Ayant adoré le 3e livre de Francesca Melandri « Tous, sauf moi » , commenté dans ce blog, je m’étais promis de lire les 2 premiers ouvrages de la même auteure. Il évoque la rencontre de deux personnages ayant en commun d’avoir un parent -son mari pour Luisa, son fils pour Paolo- incarcéré dans une prison de haute sécurité  située dans une île loin de tout, et qui vont s’y retrouver retenus pendant une nuit, où nous découvrirons petit à petit leur histoire et la façon dont ils vivent cette situation.  « Plus haut que la mer » n’a pas la même ambition historique et romanesque que « Tous sauf moi », mais c’est une très touchante et sobre histoire de rencontre et d’un possible amour sur fond de monde carcéral. L’île est un personnage à part entière, avec ses odeurs, sa géographie, ses habitants très particuliers. L’écriture est très fluide et sensible, j’ai beaucoup aimé. A bientôt donc pour le 3e livre « Eva dort » qui est le premier de l’auteure.

Nathalie

Livre « Les Feux de l’automne » Irène Némirovsky

Dans le cadre du club littéraire de ma librairie préférée, j’ai dû choisir un livre sur la période de l’entre-deux guerres. Ayant lu et apprécié « le bal » et « suite française » d’Irène Némirovsky, je me suis plongée dans « les feux de l’automne » malgré le titre un peu mièvre… et en ne pouvant oublier qu’en 1942, un an après avoir écrit ce livre -paru de façon posthume-, l’auteure allait mourir en camp d’extermination. 

L’histoire commence avant la guerre dans la petite bourgeoisie parisienne, et se prolonge jusqu’au milieu de la 2e guerre mondiale. On y suit les vies de plusieurs personnages : ceux qui ont compris comment profiter pleinement des affaires éventuellement louches et de la vie facile de la période, ceux qui restent modestement dans leur condition, et le personnage le plus intéressant, Bernard, qui oscille entre les deux destins possibles, marqué à vie après avoir vécu l’abjection de la première guerre dans les tranchées.

Je reste un peu sur ma faim sur la description de la période elle-même -beaucoup d’éclipses où on retrouve les personnages quelques années plus tard-, et pas très convaincue par le personnage féminin principal, extrêmement passif, alors que je garde le souvenir de davantage d’esprit et d’originalité dans les écrits pré-cités. 

Nathalie