Discours d’Obama à Johannesburg

Barack Obama vient de faire un discours à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Nelson Mandela à Johannesburg (Photo Reuters).

Une vision géopolitique internationale, embrassant le siècle mais parlant également d’actualité (sans citer Trump ouvertement), le tout remarquable de densité. J’en recopie quelques extraits (dont un où il fait référence à la France) :

[…] Aux Etats-Unis, au sein de l’Union européenne, les critiques de la mondialisation sont d’abord venues des rangs de la gauche, puis, avec plus de vigueur, de ceux de la droite. Des mouvements populistes, souvent financés par des milliardaires cyniques désireux de réduire l’emprise du gouvernement sur leurs intérêts commerciaux, ont mis à profit le malaise ressenti par de nombreuses couches de la société, qui craignent que leur stabilité économique ne s’effrite, que leur statut social et leurs privilèges soient amoindris, et que leurs identités culturelles soient menacées par des étrangers ou des personnes qui ne leur ressemblent pas.

[…] J’ai foi en la vision de Nelson Mandela. Une vision partagée par Gandhi, [Martin Luther] King et Abraham Lincoln. Je crois en une vision de l’égalité, de la justice, de la liberté et de la démocratie multiraciale, fondée sur le principe selon lequel tous les êtres humains sont créés égaux et qu’ils sont dotés par notre Créateur de droits inaliénables.

[…] Il m’est surprenant de devoir continuer à affirmer […] plus d’un quart de siècle après la libération de Mandela […] que les Noirs, les Blancs, les Asiatiques, les Latino-Américains, les femmes et les hommes, les homosexuels et les hétérosexuels sont tous humains, que nos différences sont superficielles et que nous devons nous traiter les uns les autres avec respect. […] C’est une vérité qui est au cœur de chaque religion mondiale […] Elle permet à une société de puiser dans les talents, l’énergie et la compétence de tout son peuple. Et si vous en doutez, demandez donc à l’équipe de France de football, qui vient de remporter la Coupe du monde. Ces joueurs ne m’ont pas tous l’air d’être des Gaulois… Mais pourtant ce sont tous des Français.

Pour que tout cela fonctionne, il faut croire en la réalité objective, et aux faits. Sans faits, il n’y a pas de coopération. Je ne peux pas trouver de terrain d’entente avec quelqu’un qui proclame que le changement climatique n’existe pas, alors que tous les scientifiques du monde l’affirment. Malheureusement, trop de politiques d’aujourd’hui rejettent le concept même de vérité objective. Ils inventent n’importe quoi. On le voit dans la propagande sponsorisée par l’Etat, sur Internet, dans le flou entretenu entre information et divertissement. Les dirigeants politiques n’ont plus honte, lorsqu’ils sont pris dans un mensonge, de se contenter de mentir davantage. Comme pour le déni des droits, le déni des faits va à l’encontre de la démocratie, et pourrait conduire à sa perte.

L’intégralité du texte est à lire sur le site du Monde.

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